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Il y a 50 ans, les Basses-Alpes devenaient les Alpes-de-Haute-Provence
Il y a 50 ans jour pour jour, le 13 avril 1970, après 5 ans de débats passionnés, le Journal Officiel publiait un décret qui transformait le nom du département des Basses-Alpes en celui de : Alpes-de-Haute-Provence.

Le nom de Basses-Alpes était jugé péjoratif, surtout quand on le comparait à celui du département voisin : les Hautes-Alpes. D'autres départements d'ailleurs avaient déjà ouvert la voie : la Charente-Inférieure était devenue en 1941 la Charente-Maritime, la Seine-Inférieure changeait de nom en 1955 pour devenir la Seine-Maritime, la Loire-Inférieure devenait en 1957 la Loire-Atlantique et les Basses-Pyrénées s'appellent depuis 1969 les Pyrénées-Atlantiques. Enfin, les Côtes-du-Nord, qui ne sont pas situées dans le nord de la France mais au nord de la Bretagne, sont devenues les Côtes-d'Armor en 1990.
C'est en 1952-1953 que l'idée d'un changement de nom pour les Basses-Alpes fait son chemin, au moment où le tourisme commence à se développer et où la mention de "Provence" veut être mise en avant, comme l'indique sur France Bleu 100% Sud Jean-Christophe Labadie, directeur des Archives Départementales des Alpes-de-Haute-Provence .
Honoré Bonnet, le créateur de la station de Pra-Loup, était un des plus fervents partisans du changement de nom des Basses-Alpes. Il n’avait pas supporté qu’on lui ai dit un jour :
Vos Alpes sont trop basses pour faire du ski.
Marcel Massot, député et conseiller général était intervenu à plusieurs reprises à l'Assemblée nationale pour obtenir un autre nom. Mais lequel ? Le conseil général optait pour : Alpes-de-Provence. Mais à Manosque certains disaient :
nous ne sommes pas des Alpins, mais des Marseillais.
Marcel Massot ajoutait :
Ce qualificatif de Haute-Provence est ridicule, et il alourdit le nom.
"La Durance" comme nouveau nom ?
Arthur Richier qui a été le maire de Faucon-du-Caire pendant 66 ans (record de France de longévité à la tête d’une commune à l’époque) proposa logiquement "La Durance" comme 62 départements français qui portent un nom de fleuve ou de rivière. L'historien de France Bleu Provence, conteur de rues et guide-conférencier Jean-Pierre Cassely aimeà dire que lorsque les Révolutionnaires ont choisi les noms des départements, "ils n’étaient pas des experts en géographie provençale". En plus, la Durance avait mauvaise réputation à l’époque du fait de ses débordements à répétition. Il y avait même un dicton qui disait :
les 3 fléaux de la Provence sont le mistral, la Durance et le Parlement.
Mais le "D" de Durance aurait chamboulé l'ordre des départements : impossible ! Un nom commençant par D ne pouvait pas porter le numéro 04.
Finalement, on accepta : "Alpes-de-Haute-Provence"
La presse locale s’enthousiasma :
le département a été anobli
titra Le Provençal.
Le retour d'un nom d'une ancienne province
Les Révolutionnaires ont créé les départements en ôtant toute mention des anciennes provinces, duchés et autre comtés, et en prenant des noms de rivières, fleuves ou montagnes. Avec l'avènement des "Alpes-de-Haute-Provence", la mention de "Provence" évoque donc l'Ancien Régime, indique Jean-Christophe Labadie.
C'est le seul département qui reprend un nom d'Ancien Régime
L'expression de Haute-Provence n'était pas nouvelle mais curieusement les habitants sont restés des "bas-alpins". Enfin, les Alpes-de-Haute-Provence sont le département dont le nom est le plus long avec 20 caractères. Suivent avec 19 lettres le Territoire-de-Belfort et les Pyrénées-Atlantiques.
Digne-les-Bains est le chef-lieu de département
Si Manosque (4 726 habitants en 1793, 22 333 habitants en 2017) est la commune la plus peuplée des Alpes-de-Haute-Provence, c'est bien Digne-les-Bains qui en est le chef-lieu (3 180
habitants en 1793, 16 460 habitants en 2017). Sa position centrale devait en effet permettre aux habitants de pouvoir s'y rendre à cheval de n'importe quel point du département et d'en revenir dans les 48 heures.
Les brigands de chemins dans les Basses-Alpes : le feuilleton
Le site des Archives Départementales des Alpes-de-Haute-Provence vous invite à faire connaissance avec le fameux brigand Garcin dit Pouli Pastre (le Beau Pâtre) d’Oraison, la Belle Marchande d’Esparron-de-Verdon, l’un des chefs d’une bande du Var, l’abominable Félix de La Valette, qui dirigea sa troupe jusqu’au Poil et Majastres, enfin avec Jean-Pierre Pons, dit Turriès, qui se mit à table et sauva ainsi sa peau !