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Le 21 décembre, le solstice et le sens de la fête
Depuis des siècles à travers l’Europe, le solstice d’hiver annonce une période d’allégresse honorant le retour du soleil. Les “fêtes de fin d’année” : utiliser le pluriel pour deux petites journées et leur réveillons respectifs, semble dérisoire au regard du “sens de la fête” de nos ancêtres.

Chez de nombreux peuples, depuis des temps immémoriaux, cette période d'allégresse représentait un temps suspendu de 7 à 14 jours, chaque journée pouvant avoir sa spécificité. Les saturnales, fêtées par les romains, en sont le parfait exemple. Ces célébrations dédiées à Saturne se traduisaient par un désordre festif et des pratiques d’inversion de l’ordre social. Une transition inaugurée par le solstice qui suspend le temps et brouille les lignes.
Des minutes de soleil en plus
A partir du 21 décembre les jours se rallongent. Raison pour laquelle tous les peuples ont célébré à leur manière le retour du soleil. Il est généralement admis que le choix du 25 décembre, comme date de naissance du Christ, s’explique par la volonté des premiers pères de l’Eglise de s’appuyer sur des temps forts, déjà ancrés chez les peuples à convertir. Un Christ que l’on assimilera alors à l’astre solaire comme en témoigne encore l’Antienne O” chantée les 21 décembre par les catholiques : “Soleil levant, splendeur de justice et lumière éternelle, illumine ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, viens, Seigneur, viens nous sauver !”.
Avec la même logique, le 21 décembre fut quant à lui choisi comme jour de la Saint Thomas et ce jusqu’en 1969, date à laquelle on décida de le fêter le 3 juillet. Mais les traditions ont la vie dure : à Saint-Sébastien (Donostia), la Santo Tomas est toujours célébrée le 21 décembre et reste un temps fort pour les Donostiarrak.
Seulement deux saisons au Pays basque
Le solstice est célébré comme cette rupture divisant l’année. Deux temps sont ainsi perceptibles, deux saisons principales, comme le laisse comprendre la langue basque : l'été (uda) et l'hiver (negua). Les deux autres saisons ne sont que des temps intermédiaires : udaberria, le nouvel été, c'est-à-dire le printemps et udazkena, la fin été, entendu comme l’automne.
Ces journées festives qui suivent le solstice suspendent le temps. Elles sont propices aux manifestations surnaturelles et à certains rites liés à la nature. On retrouve par exemple dans toute l’Europe l’importance donnée aux 6 derniers jours de l’année et aux 6 premiers de l'année. Les observer permettrait de prévoir le temps des 12 mois à venir.
Le Pays Basque se distinguait en se référant plutôt aux 12 premiers jours de janvier, les Zotalegunak, d’ou l’adage : urteko hamabi egunak nolako, urteko hamabi hilabeteak halako/ comme les 12 jours de l'année, ainsi les 12 mois de l'année.
Vous l’avez compris : que nous célébrions Saint Thomas, le Christ, Saturne, le Yule des germains ou le solstice, nous fêtons tous ensemble la fin des longues nuits.