Les origines du Oschterlammele
L'agneau pascal est une pâtisserie typique des fêtes de Pâques. Mais d'où vient cette tradition très ancienne ?
Réécoutez Pierre Nuss vous parler de la tradition du OSchterlammele
Vous en avez peut-être vu dans votre boulangerie, voici arrivé le temps du Oschter Lammele ou Oschterlammla dans le Haut-Rhin. L’agneau pascal... Ah non, ce Pascal n’est pas un agneau, et ce n’est pas de lui qu’on cause. Bon, l’agneau de Pâques, donc, est le plus ancien symbole associé à la fête de Oschtere, et ce avant les œufs et bien entendu le lièvre. C'est l'apôtre Paul qui a comparé le Christ mort sur la croix à un agneau qui s'est offert en sacrifice pour les péchés de la multitude. Au Moyen-Âge, les agneaux faisaient partie des cadeaux rituels très appréciés, obligatoires ou non, liés à la période pascale. L'une des plus anciennes mentions connue de cette coutume remonte au XIIe siècle, et concerne les chanoines du chapitre de la cathédrale de Strasbourg. Chacun d'entre eux recevait à Pâques trois agneaux farcis. Alors farcis à quoi, on ne sait pas, mais ce n’est pas le sujet. Ce n’étaient pas que des cadeaux, les agneaux faisaient aussi partie des redevances en nature que les paysans ou subordonnés devaient remettre à leurs supérieurs, seigneurs ou abbayes.
Aujourd'hui, l'agneau pascal est une pâtisserie qui fait le bonheur de tous les membres de la famille, Oschterlammele! Le secret, c’est la gorgée de kirsch dans la pâte, et un joli moule en poterie de Soufflenheim pour bien le former, bien sûr ! Le dimanche de Pâques, les enfants se rendaient au cours de l'après-midi chez leurs parrains et marraines, et leur souhaitaient : «a gléckligi Oschtera, Alleluia” ou encore “ich wensch eich ein freudenreiches Alleluia ». Joyeuses Pâques, donc, mais c’étaient les expressions consacrées. Et en remerciement, une forme de contre-don, ils recevaient des Oschterlammala, mais aussi parfois des Osterwecken, Osterbrod et des œufs multicolores.