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Affaire Léon Uthurburu - Léon le bienfaiteur / épisode n°1 : Léon, l’enfant de Barcus
Dans "Affaires Classées", on voyage dans le temps et dans l’espace. Nous remontons 160 ans en arrière pour nous retrouver en l’an 1860, dans le village de Barcus, en Soule. Un matin de novembre, les cloches du village sonnent à toute volée…
Voilà un son de cloche que les habitants des campagnes connaissent voire même redoutent, car il n’annonce jamais de bonnes nouvelles. Ce 8 novembre 1860, l’église du village souletin de Barcus sonne le glas. L’une des figures de la commune, Léon Uthurburu, vient de s’éteindre. M. Léon est né ici cinquante-sept ans plus tôt, en l’an 1803, dans l’une de ces robustes maisons aux murs blancs avoisinant l’église, le fronton et la mairie. Certains pourraient penser qu’il n’a jamais vécu qu’ici. Et pourtant… Léon est né « cadet de fermier ». Il ne met pas longtemps à comprendre qu’il construira sa destinée loin, très loin, de ce territoire rural niché entre Oloron et Mauléon. C’est l’époque des grandes migrations. Nombre de jeunes Basques, béarnais et bigourdans fuient la pauvreté qui sévit de ce côté-ci des Pyrénées. Tous caressent le rêve de se rendre à Bayonne et prendre un ticket pour ce bateau qui les conduira vers un monde meilleur...
Une voie toute tracée ?
Comme beaucoup de ses compatriotes, Léon Uthurburu aurait pu devenir pêcheur et chasser les baleines dans l’Océan Atlantique. Il aurait pu aussi tenter sa chance dans ces gigantesques fermes d’Argentine, du Chili, ou d’Uruguay. Des pays d’Amérique Latine où l’on raffole de cette main d’œuvre qualifiée et vaillante. Le jeune Léon met finalement pied à terre en Équateur. Le souletin devient d’abord berger, puis propriétaire fermier. Mais son solide sens des affaires le destine bien vite à devenir négociant dans le commerce de gros. Le Basque, comme on l’appelle là-bas, s’installe dans la capitale de Quito. C’est là qu’à vingt et un ans à peine, le dynamique souletin monte, en 1824, une maison de commerce. Léon Uthurburu devient ainsi banquier. Il prête beaucoup d’argent à des taux d’intérêt fort élevés. Ses clients ? Des commerçants, des aventuriers rêvant de se hisser au sommet de cette toute jeune république...