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De la fuite dans les idées, l'affaire Jacques Debesa, épisode 5
En Septembre 79, un réfugié basque espagnol est exécuté au centre de Biarritz. La PJ interpelle quatre suspects. Mais un cinquième comparse, Jacques Debesa, manquait à l’appel. En fuite pendant 20 ans, il comparaît devant ses juges au palais de justice de Pau, mais nie tout en bloc.
Confronté à ses mensonges, Debesa croit avoir réponse à tout : « ma cavale ? j’avais fait, dans le passé, deux ans de prison pour rien ; je n’avais donc pas envie de retomber pour rien ». Encore un point étonnant s’il ignorait l’assassinat que ses quatre potes venaient de commettre. « Je suis certes un voleur mais pas un mercenaire, encore moins un barbouze » rajoute-t-il. Une allusion claire à la toile de fond de ce dossier, la traque des activistes basques sur le sol français par des officines clandestines financées par le gouvernement madrilène. L’assassinat de Justo Elizaran Sarasola préfigure, avec quatre années d’avance, l’avènement, dès 1983, des sanglants commandos du GAL. Au nom de la veuve et des deux orphelins du jeune dessinateur assassiné, leur avocat, Me Blanco, pointe le contre-terrorisme d’état au nom duquel les autorités espagnoles ont transformé, quatre années durant, le quartier du petit Bayonne en véritable zone de chasse.
Un point de vue pas partagé
Philippe de Caunes, l’avocat de Debesa tient à calmer le jeu. Son client n’a pas l’envergure d’un caïd. Il s’enfuit certes, le soir de l’attentat, vers les Canaries mais jamais il n’a associé son nom à la lutte contre le peuple basque. Comprenez, Debesa ne touche qu’à ce qui rapporte : prostitution, fausse-monnaie, ou pierres semi-précieuses. Le reste ne l’intéresse pas. A l’heure du réquisitoire, l’avocat général requiert sept années de prison contre cet accusé à la gouaille trop faconde. La parole est à la défense. « Debesa n’a rien d’un idéologue, la cause basque lui est indifférente » soutient son défenseur qui rappelle qu’à l’époque, les commandos du GAL n’existaient pas encore. La Cour se retire pour délibérer. A son retour, elle l’acquitte du crime de complicité d’assassinat et le condamne pour participation à une association de malfaiteurs. Condamné autrefois à la prison à vie, il purgera finalement quatre ans. Le boulet est passé près.