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L’affaire du Monbar : les deux mercenaires, épisode n°1, petit Bayonne
Il y a 35 ans, France Bleu et la presse écrite ouvraient leurs éditions sur un titre : "4 hommes venaient d’être assassinés par des tueurs à gage en plein cœur du Petit Bayonne". C’était le 25 septembre 1985, un fait-divers exceptionnel au Pays Basque.
Mercredi 25 septembre 1985, la soirée semble plutôt calme dans le dédale sombre du Petit Bayonne. Ici, une dizaine de ruelles séparent les quais de la Nive de la typique Place Saint André et son célèbre "Café des Pyrénées". Au début des années 80, de nombreux militants Abertzale, natifs du Pays Basque Sud, ont élu domicile dans ce labyrinthe d’immeubles aux façades hautes et colorées. Sur les murs, il y a des affiches, des graffitis, ou parfois des banderoles aux balcons. Les nombreux bars du quartier s’animent habituellement dès le jeudi soir.
Depuis deux ans maintenant, ce quartier typique vit sous la peur. En octobre 1983, deux réfugiés basques sont enlevés par des inconnus, en plein jour. En mars 1985, la série noire continue : un homme au visage masqué ouvre le feu sur la clientèle du "Café des Pyrénées". Le bilan est lourd : un mort (un étudiant de 21 ans qui fêtait sa fin d’études) et un blessé grave (un réfugié basque espagnol).
Ce mercredi 25 septembre 1985, l'évènement télévisé, c’est la retransmission d’un match de foot. Une vingtaine de clients s’entasse, verres et cigarettes à la main, dans le minuscule café situé au rez-de-chaussée de l’hôtel Monbar, au 24 de la rue Pannecau. Face au comptoir, il est impossible de bouger sans piétiner son voisin. Le bruit et la fumée sont tels que la porte donnant sur la rue est largement ouverte. L’atmosphère est à la bonne humeur. A l’extérieur, deux hommes marchent à grands pas en direction du bar. Soudain, c’est le drame. Il est 21h15. Une salve de détonations retentit dans la minuscule salle de café. Les deux inconnus viennent d’exécuter quatre clients qui tombent aussitôt au sol. L’un d’eux sera même achevé sur le trottoir, le crâne explosé. Sitôt leur besogne accomplie, les deux tueurs s’enfuient à pleines jambes par la rue de Pontrique. Au café d’en face, plusieurs témoins ont tout vu de la scène. Ils se lancent à la poursuite des tueurs.