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Chasse aux sorcières. Épisode n°3 : Guerre Sainte
Il y a 410 ans , une redoutable chasse aux Sorcières s’est déroulée en Pays Basque à l’initiative du Roi Henri IV. En Juillet 1609, 2 magistrats Bordelais dont le conseiller Pierre de Lancre débarquent dans la province du Labourd.
Dès le 2 juillet 1609, le Conseiller Pierre de Lancre installe son Tribunal itinérant à Bayonne. La traque commence. Pour débusquer les présumées sorcières, de Lancre s’inspire des bonnes vieilles méthodes de la justice ecclésiastique espagnole, au temps de la Sainte Inquisition : délation, renseignements anonymes, interrogatoires sous la torture, et condamnations expéditives à mort sur le bûcher.
Sa férocité sanguinaire est sans limite. De Lancre s’estime animé d’une mission divine. Mandaté par le Roi Henri IV, il est convaincu de lutter au nom du bien contre le mal. Les juristes de l’époque le crime de sorcellerie comme « le plus abominable de tous ». Un crime commis de nuit et dans le plus grand secret.
Chaque jour, Pierre de Lancre tient audience. A Ustarritz, à Ascain, à Sare ou à Cambo, son tribunal itinérant pourchasse sans relâche des femmes seules, des enfants, mais aussi des prêtres
Le chasseur de sorcières ne se fixait donc aucune limite ?
Certains prêtres basques ne trouvent aucune grâce aux yeux du redoutable juge Pierre de Lancre. Plusieurs témoins lui rapportent que des curés de villages osent danser lors des fêtes communales.
Certains célébreraient des messes noires. D’autres entretiendraient maîtresses et enfants, manquant ainsi aux devoirs de célibat. Impensable pour le magistrat Bordelais qui envoie le curé d’Ascain et 2 religieux de Ciboure au bûcher.
L’évêque de Bayonne, Bertrand d’Echaux, n’en peut plus de cette insupportable chasse aux prêtres. Sa colère est telle qu’il va, lui-même, faire évader certains curés emprisonnés. Mais, Pierre de Lancre poursuit imperturbablement sa sinistre besogne. Il voit des sorcières partout ! Son arrivée dans les villages basques sème la panique au point que beaucoup décident de s’exiler par caravanes dans la province voisine de Navarre, ou par la mer. Sa funeste et cruelle réputation le précède.