Belfort : le général de Negrier

Ça s'est passé près de chez vous tout le week end sur l'aire urbaine, on vous raconte sur France Bleu Belfort-Montbéliard des histoires qui sont liées forcément au coin, et pas seulement, par exemple. Aujourd'hui, vous allez me parler, Michel , de Belfort, parce qu'à Belfort, il y a une rue négrier. C'est qui, c'est quoi?  

Oui, une rue négrier, c'est une rue qui va du faubourg de Montbéliard à la rue du Commandant le Grand. Ça pourrait sembler étrange qu'une rue glorifie les esclavagistes. 

Oui, c'est pour ça que je vous demande.  

Mais il faut préciser qu'il s'agit en réalité d'honorer un homme. C'est le général François Oscar de Négrier, qui est né à Belfort le 2 octobre 1839. 

Actuellement, on peut dire que c'est un nom difficile à porter.

Oui, oui, peut être. C'est pourtant le nom d'une famille dans laquelle on a compté trois généraux François Oscar, né à Belfort, son père Ernest Frédéric Raphaël, qui a combattu en Algérie, en Orient, en Crimée et qui a participé à la guerre de 1870. Et puis son oncle François Marie Casimir. Ce dernier, d'ailleurs, a eu un destin un peu particulier. Il a été blessé à Waterloo et il a été tué au boulevard Saint-Antoine, à Paris, lors de la révolution de 1848. On dit d'ailleurs qu'une statue qu'il représentait avait été érigée à Lille en 1849. Mais elle a été déboulonné sans qu'on sache pourquoi, en 1945. Je ne pense pas que ça avait à voir avec son nom.  

On revient donc au Belfortain, le général de Négrier.  

Oui, alors le Belfortain et il a fait Saint-Cyr. Et puis il s'est distingué en tant que capitaine durant la guerre de 1870, où il a été plusieurs fois blessé. Après cette guerre, il a rejoint la Légion étrangère en Algérie. Il a été promu général de brigade en 1884 et il est parti au Tonkin. Le Tonkin, c'est la région Hanoï dans l'actuel, le Viêt Nam. Et puis il a évidemment participé à la guerre franco chinoise et on dit d'ailleurs qu'il s'est adressé à ses hommes, les légionnaires, en leur disant "Vous autres légionnaires, vous êtes soldat pour mourir et je vous envoie où l'on meurt " 

Gentil.  

Et à la tête de ses troupes, il a combattu à la bataille de Lang Son où il a à nouveau été grièvement blessé. Donc, finalement, il est revenu en France. Il a commandé la division de Belfort, le 11e corps d'armée à Nantes et puis la septième à Besançon, avant d'être nommé inspecteur d'armée et membre du conseil de guerre. Et puis, il est mort en 1913 sur un bateau au large de la Norvège et il est enterré avec son père et son oncle dans le cimetière du Père-Lachaise, à Paris.  

Et il a quand même voyagé. Il faut le dire à Belfort, le général de Négrier?  

Oui, si je puis me permettre, il me semble tout à coup me souvenir que cette rue de négrier était très intéressante autrefois, parce que c'est là qu'on trouvait le restaurant du château serbe. 

Et ça, c'est une histoire que vous nous raconterai prochainement, j'espère. OK.