150 ans de la guerre de 1870-1871 : après l'annexion de la Moselle, la Lorraine pleure avec des symboles
A l'occasion des 150 ans de la défaite de 1871 et de l'annexion de la Moselle et de l'Alsace par l'Allemagne, Jérôme nous raconte cette époque et nous rappelle toutes les conséquences qu'elle a encore de nos jours. Au soir de l'annexion, la Lorraine se couvre de symboles pour regretter sa partition.
Des symboles pour marquer la tristesse de perdre la Moselle et l'Alsace
Le 10 mai 1871, par le traité de Francfort, la France est non seulement vaincue, mais elle est aussi humiliée. On a cédé «l’Alsace et la Lorraine» comme disent les Français de l’époque. L’Alsace et la Moselle pour les Lorrains. En plus de ces territoires, la France doit payer l’énorme somme de 5 milliards de francs Or. Elle mettra deux ans à payer la somme. Deux ans pendant lesquels les armées prussiennes occupent de nombreux départements, notamment la toute neuve Meurthe-et-Moselle et les Vosges.
Des "rues de Metz" partout en France
A Nancy, le commandant des soldats allemands s’installe au Palais du Gouvernement. Il en reste un souvenir. Un lustre, installé là à l’époque. Metz voit arriver les premiers soldats allemands. La France toute entière pleure l’Alsace et la Lorraine. Un traumatisme collectif. De nombreuses villes veulent marquer leur amour de ce qu’on appelle « les provinces perdues ». Cela se voit d’ailleurs encore dans de nombreuses villes de France où vous êtes quasi sûrs de trouver une rue, un boulevard ou une avenue de Metz ou de Strasbourg.
Partout en France on jure qu’on aura la revanche. Qu’un jour ou l’autre on récupèrera l’Alsace et la Lorraine. Dans les écoles ont fait tout pour ancrer cette volonté de récupérer les provinces perdues dans l’esprit des enfants. Des gamins qui naissent dans les années 1880-1890 entendrons toujours parler de ce qu’on appelle « la revanche » et qui devra venir un jour où l’autre. Ca viendra en 1914, et ça explique l’énorme énergie des soldats français au départ en 1914.
Des monuments à Lunéville, à Nancy
En Lorraine, on pleure les morts, qui sont nombreux tant le conflit a balayé la région. Nancy érige un monument aux victimes militaires de la guerre, en 1873, dans le cimetière de Préville. A Lunéville devant l’hôtel de ville, on inaugure en 1877 un monument aux morts de la guerre de 1870, qui deviendra monument aux morts après la guerre de 1914. Il est dédié aux morts de la guerre mais aussi à la partition de la Lorraine. Au milieu, un obélisque avec la Croix de Lorraine pour marquer comme la région est coupée en deux, à gauche la ville de Lunéville qui tient une couronne funéraire, à droite la ville de Sarrebourg qui tient la palme des martyres. A Nancy, on nomme de nouvelles rues en hommage aux batailles qui ont eu lieu en Lorraine, Mars la Tour, Bitche, Forbach… Et surtout, dès la signature du traité de Francfort, partout la frontière est matérialisée par des panneaux. Elle passe parfois au milieu de village comme Igney. Plus rien ne sera comme avant. La Lorraine est coupée en 2. Cela va durer 47 ans et bien des vies d’ici vont changer.
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