Comment faire face aux crises de colère de mon enfant ?
Il suffit souvent d’un « non » pour la situation dérape et que votre enfant se mette en colère. Submergé par ses émotions, son comportement devient incontrôlable et vous ne savez pas comment réagir. Comment faire face à ces moments qui tendent toute la famille ?
Si les crises de colères font partie du développement normal de l’enfant, elles peuvent, par leur durée, leur intensité et leur fréquence, déstabiliser les parents.
Il peut se mettre à crier, pleurer, donner des coups, mordre, se rouler par terre ou bien encore lancer des objets. Les origines de ces réactions peuvent être multiples : la frustration, la fatigue, la faim ou bien encore la peur.
Comment réagir pour apaiser ces crises de colère et éviter qu’elles ne se répètent trop souvent ?
Pour en parler et essayer de trouver des solutions, Frédérique Le Teurnier reçoit Valérie Roumanoff. Elle est hypnothérapeute et auteure du livre Il pique des crises publié aux éditions Larousse. Elle y dévoile sa méthode pour revenir au calme grâce à l'hypnose.
Encourager le retour au calme
Avant toute chose, Valérie Roumanoff rappelle qu’il est tout à fait normal pour un enfant de piquer des crises de colère. Son cerveau n’est pas encore mature et ne lui permet pas de gérer ses émotions.
Quand un enfant se met en colère, il est difficile de savoir quelle réaction adopter. Valérie Roumanoff partage quelques pistes à appliquer.
Pour désamorcer une colère, rien de tel que de détourner l’attention de l’enfant sur quelque chose d’autre. Ce n’est pas le moment de lui expliquer que son comportement n’est pas adapté car il ne peut pas être en mesure de comprendre quoi que ce soit. La leçon est à garder pour plus tard quand il sera revenu au calme.
La boîte à colère, le coussin à colère ou le canapé à colère sont aussi des solutions qui fonctionnement bien pour qu’il puisse se défouler sans se faire du mal.
Utiliser la bonne formulation
L’hypnose permet d’agir sur le cerveau à travers une façon de parler. Pour prévenir les colères de son enfant il est donc très important de faire attention d’utiliser la bonne formulation.
Quand on refuse quelque chose à un enfant, il est important de focaliser son attention plutôt sur ce qui est possible. Par exemple, plutôt que de lui dire « non, tu n’as pas le droit de faire cela », lui dire « non, tu ne peux pas faire cela mais tu peux faire cela ». De cette manière, il se sentira moins enfermé dans des interdictions et sera moins frustré.
De la même manière, quand donne une consigne à un enfant, il est préférable d’éviter d’utiliser la négation. Quand on lui dit « ne cours pas », son cerveau ne va pas retenir la négation, il va entendre « cours » et va se mettre à courir. Le mieux est de lui dire « reste à côté de moi ».
Éviter le rapport de force
Au quotidien, un enfant ne décide de rien : il ne choisit pas l’heure à laquelle il se lève, ni comment il s’habille, ni ce qu’il mange. Valérie Roumanoff explique qu’il est important de lui laisser un espace de liberté pour qu’il puisse s’exprimer et se développer. Cela évite d’être en conflit permanent avec lui.
Le rapport de force doit être évité pour établir un rapport de confiance. En lui redonnant un pouvoir de décision, on va lui donner l’impression d’avoir plus de liberté. Lui faire confiance sur certaines choses va aussi lui apprendre à être davantage autonome.
Enfin, passer par le jeu est une bonne piste pour éviter les situations conflictuelles.