Que faire quand la maternité devient une épreuve ?
La maternité ne serait pas toujours synonyme de bonheur. Fausses couches, rejet de son enfant, dépression post-partum : de nombreuses mères n’osent souvent pas en parler. Pour briser ces tabous, Frédérique Le Teurnier reçoit le journaliste Olivier Delacroix qui a rencontré ces femmes.
Être mère n’est pas toujours aussi facile qu’on ne le pense. De nombreuses difficultés accompagnent la maternité et sont trop souvent passées sous silence. À force de ne pas les évoquer, une fausse image de la grossesse, de l’accouchement, puis de la vie avec un bébé est véhiculée.
Pour certaines femmes, la désillusion est très forte et engendre des angoisses et des doutes qui les atteignent psychologiquement. Elles culpabilisent de trouver cela difficile et de ne pas pouvoir être la mère parfaite qu’elles avaient imaginé pouvoir devenir. La maternité devient alors une épreuve.
Pour en parler et briser les tabous qui entourent la maternité, Frédérique Le Teurnier reçoit le journaliste Olivier Delacroix. Il a réalisé le documentaire Quand la maternité est une épreuve diffusé ce soir, lundi 31 janvier, à 22h55 sur France 2. Il est parti à la rencontre de ces femmes pour qui le fait de devenir mère a été synonyme de souffrances et de désillusion.
La maternité n’est pas une compétition
La maternité est une aventure extraordinaire qui peut aussi être compliquée. Cependant, les femmes n’ont pas le droit d’en parler. Elles doivent donner l’impression de baigner dans le bonheur, même si elles souffrent physiquement ou psychologiquement. Cette pression que la société exerce sur les mamans vient des femmes elles-mêmes. « Le regard le plus négatif, celui qui juge, vient des autres mamans », observe Olivier Delacroix.
Pour beaucoup de femmes, la maternité est une compétition. Une culpabilité s’installe dès la grossesse, car elles ont envie d’être parfaites. Par exemple, l’allaitement est un sujet très controversé. « Une femme qui ne donne pas le sein est mal regardée. Donner le biberon est vécu comme une démission », affirme le journaliste.
Ma maman est une maman courage, elle me soutenait, mais elle ne comprenait pas que je puisse avoir des faiblesses. - Nadège
Il observe également qu’il y a une pression exercée chez les femmes qui ne refusent pas l’obstacle de la maternité, mais qui à un moment, vont avoir plus de mal à s’adapter. Olivier Delacroix s’est rendu compte qu’elles n’en n’ont pas le droit_. « La maternité peut nous emmener tout au fond, ce n’est pas pour cela qu’on n’est pas une bonne mère »,_ contrebalance-t-il.
J’ai passé des mois à pleurer dans ma voiture en allant au travail. Un film m’a fait prendre conscience que je faisais une dépression post-partum. Aujourd’hui, je dis ouvertement que ma fille est la plus belle chose, mais aussi la pire qui me soit arrivée. Les gens ont du mal à comprendre qu’un enfant désiré peut être à l’origine d’une période douloureuse. - Julie
Les choses vont avancer grâce aux femmes qui prennent de plus en plus la parole sur les réseaux sociaux et qui se libèrent de leur culpabilité. Elles permettent de faire tomber les idées pré-conçues qui pèsent sur la maternité.
Mais avant tout, Olivier Delacroix rappelle que « le projet d’enfant est un projet magnifique qu’il faut sentir. On a le droit d’avoir un coup de mou. Les coups de mou font partie de la vie. Ils sont souvent l’occasion d’une prise de conscience qui va nous rendre meilleurs et armés pour la suite ».