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Odette Beaumont, UFC Nancy : La SNCF à l'amende !
Depuis le plan antifraude de 2015, la SNCF n'est plus dans la bienveillance mais dans la chasse systématique aux fraudeurs. Les premières victimes sont les usagers honnêtes, de bonne foi ou non c'est la même punition. On en parle avec Odette Beaumont, présidente de l'UFC Nancy.
À cause de règles drastiques, illogiques, mal expliquées ou abusives, des usagers de la SNCF honnêtes écopent de plus en plus souvent d’amendes salées. Ces victimes collatérales de la politique antifraude de la société ferroviaire disposent de peu de voies de recours
La deshumanisation des petits gares :
Dans le jargon SNCF, on appelle ça des PANG, points d'arrêt non gérés. De plus en plus de gares ne sont plus équipées de guichets. Si le distributeur est en panne, auparavant on pouvait acheter son billet auprès du contrôleur qui vendait un billet au même prix ; aujourd’hui est applqué un tarif dit exceptionnel qui est très important dans certaines régions.
Plus de contrôleur « à demeure » mais des brigades « antifraude » qui montent inopinément, impossible pour le voyageur de prendre les devants ; et donc contravention entre 50€ et 120€.
Une stratégie de dématérialisation des titres de transport
Réponse de la SNCF : « utilisez donc l’appli »
Mais 16% des français n’ont pas de smartphone, d’autres maîtrisent mal, il y a des zones blanches. La défenseure des droits Claire HEDON juge cette pratique contraire au principe d’égalité des usagers des services publics déplore « le développement d’une logique de suspicion de fraude et l’absence de prise en compte de la bonne foi des voyageurs par l’agent de contrôle » Nombreux courriers parvenant à l’UFC et nombre de saisine de la médiatrice de la SNCF en hausse de 66% entre 2018 et 2019.
Les conséquences du Plan antifraude
- augmentation du montant des contraventions
- meilleur recouvrement
- installation de portiques dans les gares
- pression sur les agents pour qu’ils soient intraitables
- contrôleurs encouragés à faire du chiffre (outil de suivi, gratifications ou prime annuel)
Les voyageurs ont toujours tort :
- Les contrôleurs incitent les usagers verbalisés à porter réclamation mais : les agents sont assermentés et les PV font foi jusqu’à preuve du contraire
- difficile de prouver sa bonne foi (dixit la défenseure des droits)
- le médiateur est un ex-cadre de la SNCF : en 2015, 36% des décisions du médiateur donnent raison à l’usager, en 2020, 2.6%
- Problème de légalité des contrôles de justificatifs d’identité (les CGV ne prévoient que CNI, passeport, permis de conduire ou carte de séjour