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La bouffe

À retrouver dans l'émission
Du lundi au vendredi dans Côté Saveurs sur France Bleu Paris
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Une cuisine partagée entre amis, familière mais plaisante : la "bonne bouffe".

(Re)découvrez l’origine du mot “Bouffe”
(Re)découvrez l’origine du mot “Bouffe” © Getty - LWA

Benjamin Verrechia est homme à partager festivement les plaisirs gastronomiques et j’aime sa façon de parler de la bonne bouffe, formule bien française qui mérite d’être explicitée. 

Surtout que ce mot n’est pas très ancien puisque c’est seulement dans les années 1920 qu’on en atteste en argot, pour désigner la nourriture. C’est vite devenu le fait de manger ensemble, et dans les années 1960 sont arrivés les adjectifs avec une bonne bouffe, une petite bouffe, et puis une grande bouffe, formule popularisée avec le film franco-italien de Marco Ferreri en 1973 présenté à Cannes et qui a remporté le prix Fipresci. 

Heureusement, cette satire de la bourgeoisie décadente, qui mange jusqu’à en mourir, n’a pas fait souche, et on n’y pense plus quand on évoque une bonne bouffe, une petite bouffe un grand plaisir partagé.

D’où vient ce mot, "une bouffe" ? 

On n’étonnera personne en disant qu’il vient du verbe bouffer, en parallèle avec la bouffetance, créée au même moment sous l’influence de bectance, mais qui date, lui, de 1882, construit sur becqueter, par analogie avec l’oiseau. 

Mais ni bouffetance ni bectance ne sont synonymes de plaisir, c’est la bouffe qui a pris ce rôle dans le registre familier. Il faut donc remonter au verbe bouffer attesté en 1160, avec l’idée de gonfler ses joues. Au départ, c’était signe de colère, d’où encore l’expression être bouffi de colère

Puis en 1535, le poète Marot assimila bouffer au fait de gonfler ses joues par excès de nourriture : voilà comment naissait le fait de manger gloutonnement qui s’épanouissait au XIXe siècle. Au tout départ, il s’agit en fait de l’imitation du bruit des joues gonflées. 

Et à l’arrivée, nous voilà avec Benjamin Verrechia, pour un intense plaisir d’être ensemble devant des bons petits plats. "On se fait une BB",  me dit parfois un ami : dans son langage c’est une bonne bouffe. Et une BBV c’est une bonne bouffe verrechienne !
 

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