Réchaud

Dire tout d’abord mon admiration pour cette initiative de Vanessa Krycève, au parcours exceptionnel de comédienne et de cheffe-cuisinière, au service des démunis dans ce projet RECHO, qui bien sûr réchauffe aussi, en passant par le réchaud, instrument de cuisine ancien et toujours de belle actualité. Le projet Recho est profondément humain, au cours d’un été avoir cuisinés plus de 10 000 repas, c’est magnifique. Il nous reste à rappeler d’où vient le mot réchaud. En l’orthographiant, on perçoit bien de fait son origine...

Le mot, chaud, j’imagine, Jean ?  

En fait, oui et non, en réalité c’est ce qu’on appelle un déverbal, c’est-à-dire un mot issu du verbe réchauffer, et qui a été influencé par l’adjectif chaud, d’où l’orthographe. Il s’agit bien en effet de tenir les plats au chaud, mais aussi de faire cuire ou flamber différents mets. Comme le signale l’Académie française, le réchaud est un appareil portatif et ce mot date du XVIe siècle, de la renaissance donc, belle période de développement pour la cuisine. 

En 1690, sous Louis XIV voici la définition qu’en donne Furetière : "Ustensile de cuisine où l’on met du feu pour cuire, pour sécher du linge sur la platine, pour reschauffer les choses froides". On perçoit clairement que c’est avant tout un outil pratique, au départ polyvalent. Au XXIe siècle, c’en est terminé d’évoquer le linge, et on évoque le réchaud de cuivre, à gaz, à alcool, électrique, et même à fondue.

Le réchaud désigne aussi un mélange de matières organiques qu’on mouille pour qu’il fermente et réchauffe les couches de terre pour accélérer la levée des semis qu’on y dépose. A dire vrai, indirectement c’est bien ce que fait Vanessa Krycève, réchauffer les corps et les âmes par une belle cuisine, chaleureuse, elle sème des graines d’espoir qu’elle fait lever chez les plus démunis. Et c’est de fait le rôle premier de la cuisine, rendre heureux, partager et reprendre des forces.