Indre-et-Loire : des mares ? Pour quoi faire ?

A la SEPANT , on s'inquiète de la disparition des mares dans notre département. Aussi, la Fédération Régionale France Nature Environnement conduit un programme intitulé "Objectif mares" qui s'articule autour de 3 objectifs complémentaires souvent cumulatifs :

• Améliorer la connaissance sur les mares et les espèces qu'elles abritent (recensement des mares, inventaires des espèces présentes) ;
• Agir pour la préservation des mares ou leur restauration (via les documents d’urbanisme et plan d’aménagement, projets de renaturation, plan de gestion durable) ;
• Sensibiliser tous les publics au rôle des mares et à leur intérêt patrimonial (revalorisation fonctionnelle de ces milieux : phytoépuration, niche écologique, îlots de fraîcheur). 

Ce programme propose aux communes comme aux particuliers, des chantiers participatifs avec ou sans moyens mécaniques afin de permettre aux mares existantes mais en mauvais état, de retrouver un profil viable et favorable à la biodiversité. Dès qu'il y a de l'eau, la biodiversité s'installe et différentes espèces peuvent venir coloniser ces milieux. **L'aménagement de "trames bleues", c'est-à-dire, de corridors biologiques qui permettent la circulation des espèces à travers les territoires et la possibilité d'assurer leur cycle de vie (**où les animaux comme les oiseaux par exemple, au cours de leurs migrations, peuvent se poser, se nourrir, se reproduire) fait également partie de ce programme.

"Les mares, des milieux utiles à tous… Ces milieux, lorsqu’ils sont en bon état écologique, rendent de nombreux services pour les riverains et au-delà. Ils participent à la régulation des ruissellements des eaux pluviales, à la filtration naturelle de l'eau et agrémentent le cadre de vie. Ils offrent en plus des réserves d'eau disponibles pour les animaux, les plantations et la lutte contre les incendies. Ces zones humides permettent un stockage de l’eau lors des précipitations, restituée par la suite au milieu naturel en période de sécheresse. À tous ces services à la population s'additionnent des bénéfices en termes d'accueil d’une biodiversité remarquable comme ordinaire : chaque mare constitue un écosystème propre dont dépendent de multiples espèces naturelles dont beaucoup sont aujourd'hui menacées de disparition."( Source : Observatoire de la biodiversité )

Un rapport du Conseil Départemental va bientôt être publié, qui dresse un constat alarmant sur la situation des mares en Indre-et-Loire. En effet, 30 à 70 % des mares ont disparu depuis 1950, alors qu’elles constituent un éléments essentiel des écosystèmes : il y a des mares de prairie, de culture, de lande, de friches et bosquets, des mares forestières, des mares de village (viviers, ou lavoirs) : toutes s’effacent de la carte, alors que l’intérêt pour ce patrimoine naturel  est quasi inexistant. En cause de ces disparitions, souvent par comblement, on relève notamment l’évolution des pratiques agricoles, ainsi que l’urbanisation des zones rurales. Même pour les mares qui sont dans le domaine public (1 200 points d’eau sont dans le domaine public, sur les 16 035 points d’eau identifiés dans le Département), beaucoup ne sont pas dans un bon état écologique, en raison de leur abandon, ou de leur mauvaise gestion, ou de leur pollution par des nitrates, phosphates, molécules chimiques), ou de la destruction des haies qui les entourent.  (source Nouvelle République du 1/11/2019)