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Françaises, Français, Portraits - Frédéric Mistral
Vous venez de me rendre le plus bel hommage qui soit. En effet en 2016 quand vous décidez d’appeler la nouvelle région "Occitanie", c’est la reconnaissance du combat de toute ma vie, moi Frédéric, né le 8 septembre 1830 à Maillane près d’Arles.
Papa et maman sont des paysans aisés, je fais mes études à Aix-en-Provence et Avignon. A ce moment-là, l’état tente d’éradiquer les langues régionales sous prétexte d’unité. Je décide très tôt de défendre trois valeurs qui ne me quitteront jamais. La langue de ma terre, le sentiment d’appartenance à cette même terre et la poésie pour souffler ce vent hors de nos contrées. J’écris mon chef d’œuvre "Mireille" ou "Mirèio", poème de 6123 vers, qui est un témoignage unique de la vie en Provence, de ses traditions, de sa culture. En 1904, je suis le seul français à obtenir le prix Nobel de littérature pour une œuvre écrite en langue régionale !
J’écris le plus grand dictionnaire occitan qui soit, regroupant tous les dialectes du coin, encore une référence incontournable aujourd’hui. Je suis aussi à l’origine du premier mouvement régionaliste, le "Félibrige" qui vise la sauvegarde du patrimoine, la préservation de la nature et des coutumes du pays d’Oc. Je refuse que mes poèmes soient traduits, ils y perdraient toute leur âme. Ils le seront tout de même dans une trentaine de langues.
L’occitan est étudié dans 180 universités à travers le monde. Je veux éclairer le monde et ce n’est pas en oubliant nos racines que l’on peut prétendre le faire, c’est ce que j’écris dès que je peux dans mon journal "l’Aïoli". Je meurs dans mon village natal, à 83 ans, le 25 mars 1914. Moi, Frédéric Mistral.