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Françaises, Français, Portraits - Jean Cocteau

Dandy surréaliste cet homme.

Jean Cocteau © Corbis
Jean Cocteau © Corbis © Corbis

''Lorsqu'une œuvre semble en avance sur son époque, c'est simplement que son époque est en retard sur elle'' C'est ce que j'ai dit, suite à l’échec de ma dernière œuvre ! Moi, c'est Clément Eugène Jean Maurice. Né à Maisons-Laffitte le 11 octobre 1889.

Papa se suicide dans son lit, alors que j'ai 9 ans. Toute ma vie, je vais refuser d'entrer dans la réalité, trop brutale, trop fade, je vais inventer mon monde. Je me fais virer 2 fois des écoles que je fréquente, trop strictes, trop rigides, manque de rêve et d'imagination !

Je suis un enfant terrible, mais mes parents l'étaient tout autant.

J’écris, depuis ma chambre, entre 2 grippes, j'invente des spectacles utopiques dans mon théâtre miniature. Je deviens un dandy parisien, ne voulant côtoyer que les plus grands.

Je monte, un ballet délirant, ''Parade'', sur des décors de Pablo Picasso et une musique d'Erik Satie. Apollinaire trouve ça, surréaliste ! Le mot est lancé, Breton va le reprendre et créer le mouvement.

Je flotte, je vole, au-dessus de ce monde vil et vulgaire, je le transcende dans mon œuvre, magnifiant le rêve onirique.....Oui, l'opium, ça permet beaucoup de choses, notamment de raconter n'importe quoi et d’être génial !

Je vais adapter ma poésie au cinéma, une bombe sur cet art déjà sclérosé. La Belle et la Bête ou Orphée, avec le beau, le si beau Jean Marais connaissent un succès immédiat. Trop beau d'ailleurs, je ne peux le laisser aux femmes ! J’échappe à mes angoisses, en vous les refilant sur grand écran, ou par écrit et c'est vous qui payez pour les lire et les regarder, je suis génial, j'ai inventé la psychanalyse à l'envers !!!!

J’héberge un sculpteur nazi, suis fasciné par le Führer, en tout cas l'image que j'en aie, protecteur des arts et maître absolu ! Je suis insaisissable !

Truffaut me paie mon dernier délire, le testament d’Orphée, ce sera le mien !

Quand Piaf, mon amie, meurt, c'est ma dernière journée sur cette terre, dis-je. Je la rejoins le même jour au paradis des artistes torturés. Le 11 octobre 1963, à 74 ans, à Milly-la-Forêt.

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