Rencontre avec un archéologue du littoral
La Vendée, comme le reste de la façade atlantique, a été très abîmée par les nombreuses tempêtes qui se sont abattues l’hiver dernier. Ces dépressions à répétition grignotent le littoral, détruisent des sites archéologiques mais en font apparaître de nouveaux. Ex à l’île d’Yeu.
Cet hiver, sur toute la façade atlantique, la mer s’est déchainée. On a compté plus de 35 dépressions. Les vents violents, les vagues ont grignoté les dunes et abimé le littoral. Les côtes sont en recul et dévoilent aussi des trésors archéologiques. Pour s’en convaincre, direction l’île d’Yeu, à une vingtaine de km au large du continent. J’ai donné rendez-vous à Jean-Marc Large. Il est un archéologue du littoral. A chaque fois qu’il y a des grandes marées, il sillonne le littoral vendéen, appareil photo autour du coup. Sa mission, mesurer l’érosion littorale et relever les sites archéologiques potentiellement menacés.

Les relevés qu’il réalise permettent d’interpeller les collectivités mais ils servent aussi à alimenter un réseau d’alerte créé par des chercheurs, archéologues. Ce réseau s’appelle ALeRT, Archéologie, Littoral et Réchauffement Terrestre. Les données collectées par Jean-Marc Large et les autres archéologues du littoral permettent de mesurer l’érosion littorale et relever les sites archéologiques potentiellement menacés. Cela permet notamment de créer des cartes de vigilance.
Pau Olmos Benlloch, post-doctorant au CReAAH, un centre de recherche archéologique basé sur le campus de Rennes 1 raconte notamment que dans les Côtes d’Armor, à Plougrescant, "les dunes de Pors Hir ont reculé de trois mètres en une nuit. Une partie considérable d’un site de fabrication de briques datant de l’âge du fer, connu depuis 2000, a disparu du même coup ".
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