- Accueil
- Culture
- Les séries France Bleu
- Dalida, sa tombe toujours fleurie
Dalida, sa tombe toujours fleurie
1er novembre, arrêtons-nous devant la tombe d’une des artistes les plus célèbres de l’Histoire de France. Elle repose au cimetière de Montmartre. Elle s’appelle Dalida.
Nous sommes 35 000 000 de Français à fleurir les tombes à ce moment de l’année. Ce sont les chrysanthèmes qui sont les plus présents. Sur les 22 millions vendus chaque année, 21 000 000 le sont début novembre. La tradition reste vive, des cimetières il y en a des dizaines de milliers en France, on les trouve souvent en périphérie de nos villes et villages, et pour cause, c’est la Révolution Française qui a décidé, par mesure d’hygiène, de mettre fin à la coutume ancestrale de se faire enterrer le plus près possible de l’autel, et donc de Dieu. On payait fort cher le privilège de reposer dans l’église, et quand on en n’avait pas les moyens on était enterré autour de l’Eglise, plus proche de la sortie vous étiez, plus pauvre vous aviez été.
Paris, 3 mai 1986
Un cri, l’habilleuse de Dalida vient d’entrer dans la chambre de l’artiste, elle vient de découvrir le corps. Le spectacle est fini, Yolanda Cristina Gigliotti, dite Dalida n’est plus. Cette année 1987 a pourtant été une belle année professionnelle, avec ce beau premier rôle dans le film « le 6ème jour ».
Et que dire de sa réussite en chanson, premier disque le 28 août 1956, « Madona » c’est son titre, et bien vite le succès, à tel point que Dalida est la première artiste française à avoir son fan club. Elle est surnommée « mademoiselle Juke-Box », tant elle fait vendre, rien que « Bambino » qui se vendra à plus de 2 000 000 d’exemplaires. On invente même pour elle une récompense tout à fait nouvelle : le disque d’or, c’est elle qui le recevra pour la première fois de l’histoire de la musique.
Au total, jusqu’à ce mois de mai 1986, la belle a vendu plus de 120 000 000 de disques, il faut dire qu’elle a réussi à prendre le virage des années 70 et même des années 80…qui ne se souvient pas de « Monday Tuesday », sans compter ces chansons profondes qu’elle savait interpréter comme personne, pour chanter la vie, pour chanter les vivants, leurs joies et même leurs tristesses « pour ne pas être seule ». Elle, qui a été si grande, n’a plus voulu être du tout, elle a mis fin à ses jours, sur une table, l’habilleuse trouve deux lettres et ces mots terribles : « pardonnez-moi, la vie m’est insupportable ».
Dalida est accompagnée vers sa dernière demeure le 7 mai 1986. Sculptée grandeur nature, drapée de blanc, elle semble s’avancer, cheveux aux vents, vers Paris qu’elle domine et qu’elle n’a jamais voulu quitter, même quand, par deux fois on lui a proposé de faire carrière à Hollywood. C’est, de nos jours encore, la tombe la plus fleurie du cimetière de Montmartre. Un peu d’amour chaque jour pour celle qui l’a souvent chanté et toujours cherché.