Peut-on tout dire chez son psy ?

Alors oui, j'ai envie de dire on peut tout dire. Est ce qu'on va tout déballer à la première séance ? En tout cas, moi, c'est l'invitation que je fais quand les patients passent le pas de ma porte tout en sachant qu'ils ne me livrent jamais tout. Je pense que c'est compliqué de raconter toute sa vie, mais en tout cas, moi, mon objectif pendant la première séance, ça va être de cibler la demande. On va quand même parler de la vie de la personne autour de cette première demande. Et donc après, on recueille l'anamnèse, donc l'anamnèse, c'est l'histoire de vie d'une personne depuis sa conception. Donc oui, on a besoin de ces éléments là, parce que si on ne les a pas, c'est compliqué de pouvoir se mettre dans la carte du monde de la personnes. Tout ce qui nous arrive dans notre présent est lié à notre passé et si on n'a pas le passé, ça va être compliqué. Et après on installe un cadre, on est sous la confidentialité, on est sous le secret professionnel. En fait, moi, ce que je dis à mes patients, c'est l'objectif, c'est que cette pièce devienne votre cerveau comme si vous étiez dans votre tête. Donc, dites tout. Même s'il y a des grossièretés, des travaux, tout a le droit de sortir ici. Même le pire des sujets que vous avez besoin d'aborder, il est abordable auprès de votre psychologue, bien entendu.

Bien sûr, la prévention est toujours bien plus efficace que la réparation, parce qu'avec la réparation, il y a toujours le coup du regret, la culpabilité, alors que si on vient en prévention parce qu'on sent que ça ne va pas, et donc là, du coup, on peut vraiment faire un travail efficace qui ne va pas engendrer justement cette notion de culpabilité.

Il y a des freins a allez voir un psy justement ;

Ils sont nombreux. Je pense que les psychologues n'on pas forcément bonne presse parce qu'on peut s'estimer un peu fou quand on va voir un psychologue alors que pas du tout. La névrose fait complètement partie du développement de tout humain et parfois elles sont un peu lourde à porter. Moi, j'appelle ça le sac à dos. Quand on porte un sac à dos de randonnée un peu lourd, on enlève deux ou trois trucs. Soit on boit un coup, soit on mange. Ça, c'est encore la façon la plus sympa. Mais s'il y a vraiment des choses trop lourdes, il faut les déposer, les rendre à qui de droit et puis avancer un peu plus léger. Et c'est ça l'objectif d'une thérapie. Ni plus ni moins, c'est monter les marches les unes après les autres sans se rendre compte que certains trucs dont je pensais ne plus avoir besoin, finalement, je veux bien les garder parce que c'est sympa. Des choses que je pensais essentiels à mon existence, finalement je vais peut être les rendre et des autres oui, qu'on va découvrir ou se rappeler. Et moi, je sais que mes patients, en règle générale, sont quand même très satisfaits du travail qu'on peut faire ensemble. Donc je ne peux qu'encourager les personnes qui nous écoutent à aller voir un psychologue, un thérapeute, si dans leur vie il y a des petits questionnements ou s'il y a un mal être avant que ce soit effectivement trop tard.