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- 1949, la fin des cartes d’alimentation est proche, on va recommencer à fréquenter le Marché des Capucins.
1949, la fin des cartes d’alimentation est proche, on va recommencer à fréquenter le Marché des Capucins.
1949, la fin des cartes d’alimentation est proche, on va recommencer à fréquenter le Marché des Capucins sans trop se priver.
Difficile à imaginer ce marché disparu. Le tramway, ligne 22-23 tranche la chaussée et s’avance vers le cours de l’Yser. De part et d’autres, des « parapluies » en toile abritent les détaillants, les légumes, encore des rutabagas, des topinambours, des choux, les légumes stars de la guerre, rutabagas et topinambours ayant remplacé les pommes de terre réquisitionnées par l’occupant allemand. Certains trains de ravitaillement de l’armée d’occupation furent détournés ou déraillés entre Ychoux et Facture. Ce que des cheminots appellent la « Résistance alimentaire ». En 49 on en est plus là et aux Capucins, le mareyeur Monsarrat de Libourne propose ses merlus en caissette. Les hommes en blouson de cuir ont le mégot vissé aux lèvres. A l’étal du boucher on propose des « morceaux de choix » à 180 f le kilo, l’entrecôte à 160, les morceaux à braiser à 130 et le pot au feu à 90. Les cochons suspendus sont sortis de la clandestinité depuis l’hiver 44-45. Le veau est plus cher, 200 le kg mais c’est le gigot de mouton qui bat le record : 220 f le kg. Une mémé en chapeau repart les cabas en moleskine au bout de chaque bras et un gros homme en béret calotte tient bien la ficelle de sa besace par dessus le bourgeron de travail. Une élégante lève les yeux sur l’ardoise aux prix. Son sac est à carreau noir et blanc. Aux pieds, les galoches ont disparu, les espadrilles sont revenues avec les cochons aux oreilles dressées.