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Martine Verdier, avocate orléanaise, avant l'ouverture du procès du Médiator
Le procès du Médiator s'ouvre aujourd'hui devant le Tribunal Correctionnel de Paris. Un procès hors norme avec 4.000 parties civiles et 400 avocats dont l'orléanaise Martine Verdier. Elle va défendre une centaine de victimes dans cette affaire.
A quelques heures de l'ouverture du procès du Médiator, ce médicament des laboratoires Servier, tenu pour responsable de centaines de morts, l'avocate orléanaise Martine Verdier était ce matin l'invité de France Bleu Orléans. Elle est dans le dossier depuis le début du scandale. Elle avait participé au premier procès au pénal en 2012, à Nanterre. Un procès qui avait finalement été reporté pour des questions de procédures.
Un procès prévu pour 6 mois
Aujourd'hui, Maitre Verdier, qui défend une centaine de victimes se dit soulagée que ce procès arrive enfin : " On espère évidemment qu'il aboutira enfin à la reconnaissance de la culpabilité des sociétés Servier et que les victimes soient réparées de leurs dommages". Depuis 10 ans, ces dommages corporels et moraux se sont évidemment aggravés. " Beaucoup de victimes que je défends n'ont ni la santé ni les moyens financiers pour assister à ce procès qui va durer 6 mois. " L'avocate redoute d'ailleurs qu'entre les experts, les témoins et les batailles juridiques, ce procès laisse peu de place aux victimes.
L'Agence du Médicament elle aussi poursuivie
Aux côtés des laboratoires orléanais Servier, l'Agence du Médicament est elle aussi convoquée dans ce procès pour " homicides et blessures involontaires" par " négligences". Pour Martine Verdier, " C'est une bonne chose que cet organisme soit aussi jugé. On est dans un système de pharmaco-vigilance qui a dysfonctionné et qui reste faillible aujourd'hui encore. C'est important que tous les auteurs d'un drame sanitaire d'une telle ampleur puissent répondre de leur part de responsabilité."
Des victimes déjà indemnisées ?
Sur les 4.000 victimes, parties civiles dans ce procès, une grande partie ont accepté des accords d'indemnisation avec Servier. Elles doivent, normalement, se désister de leur action au pénal . "_C'est un point qui viendra évidemment dans les débat_s" explique Me Verdier. " Mais, ça reste une clause de renonciation dans un processus d'indemnisation avec des victimes très affaiblies. Il faut savoir si cette clause est bien valide." Cet après midi, en ouverture du procès, les avocats du groupe Servier devraient demander un report du procès. " Je ne suis pas surprise de cette demande ! " déplore Martine Verdier. " Mais, je pense que le tribunal ne devrait pas faire droit à une telle manœuvre dilatoire."