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Ladislas Wedrychowski, avocat des parents d'une victime du Bataclan lors des attentats du 13 Novembre 2015

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L'avocat orléanais Ladislas Wedrychowski représente les parents de Christophe Mutez, tué au Bataclan lors des attentats du 13 Novembre 2015 à Paris. Ils habitent Trainou dans le Loiret et n'assistent pas au procès, où les témoignages de plus de 200 victimes se sont enchaînés pendant cinq semaines.

Vue d'ensemble de la salle d'audience spécialement construite pour le procès des attentats du 13/11/2015
Vue d'ensemble de la salle d'audience spécialement construite pour le procès des attentats du 13/11/2015 © Radio France - Julien Michel

Maître Ladislas Wedrychowski et les collaborateurs de son cabinet orléanais se relaient pour suivre les audiences de la cour d'assises spéciale chargée de juger les auteurs ou complices des attentats du 13 Novembre 2015 à Paris. Pendant plus de cinq semaines, les victimes du Stade de France, des terrasses, et du Bataclan, se sont succédées, pour témoigner à la barre. Un moment essentiel selon lui. 

Comment rendre compte à ces parents qui suivent de loin, en raison notamment de leur âge, ce procès si particulier, et ces témoignages des victimes qui se sont succédées ? 

Avec sept avocats de mon cabinet, nous nous sommes relayés depuis le 8 septembre pour écouter toutes ces victimes qui sont venues témoigner à la barre de la cour d'assises spéciale de Paris. Il est évidemment impossible de rendre compte quotidiennement de l'ensemble de ces témoignages. Je pense que mes clients sont dans l'incapacité physique et émotionnelle de pouvoir entendre tous ces témoignages. Ce qu'ils veulent, c'est une représentation. Ce procès est un moment essentiel qui nous a permis de comprendre, dans le moindre détail et sous l'angle des victimes, bien évidemment, le déroulement des attentats. On essaye tant bien que mal de pouvoir leur rendre compte de ce qui se déroule, mais c'est émotionnellement très compliqué.  

En quoi cette séquence est nécessaire? Est ce qu'il s'agit finalement de rendre la réalité de ce 13 novembre dans l'esprit de tous ? 

Ce qu'on peut voir à travers ces témoignages, c'est que cet éclairage était essentiel. Au terme d'une instruction qui a été fastidieuse et très longue et très technique, je pense qu'il fallait apporter également un peu d'humanité dans ce dossier et dans cette enquête. Jusqu'à présent, on avait eu les témoignages écrits de ces victimes, mais je pense qu'il fallait aussi les entendre et voir ce qu'elles avaient évidemment à raconter sur leur 13 novembre. La synthèse qu'on peut en faire est que finalement, il y a eu autant de 13 novembre que de victimes à travers les plus de 200 parties civiles qui se sont enchaînées à la barre de la cour d'assises. Mais on s'est rendu compte qu'il y avait finalement autant de perceptions différentes, avec une accumulation évidemment de personnes dévastées, beaucoup d'émotions, des horreurs évoquées comme c'est inimaginable. Avec, au final, de la colère, de l'incompréhension, mais aussi beaucoup d'humanité. C'est ce qui ressort vraiment de ces témoignages. Il y a toujours quelque part cette humanité qui surmonte toutes les épreuves.  

On a beaucoup parlé de la valeur de cette séquence du procès pour les victimes, quelle importance a-t-elle pour la société ? 

La valeur pour la société, c'est que je pense qu'à travers tous les compte-rendus qui ont pu être faits de ce procès, ça a permis aussi d'ouvrir les yeux et de voir que, au-delà de ce que tous les reportages qui ont pu être vus par les spectateurs ou tous les articles qui ont pu être lus, eh bien on se rend compte à quel point notre société, dans toutes ses composantes, a été touchée par ces attentats. Parce que nous avons vu des personnes âgées, des jeunes qui étaient évidemment sur les terrasses et des familles, des enfants qui sont venus témoigner, des adolescents qui sont venus témoigner, mais qui étaient enfants au moment de ces attentats. Je pense que c'était bien d'avoir cette parole, de l'entendre. Et puis, aussi, on espère que ces mots qui ont été prononcés avec beaucoup d'émotion devant la cour d'assises, ont été entendus par tous les accusés et que enfin, sur la deuxième période qui va arriver dans ce procès, nous puissions entendre la réaction de ces accusés sur tous ces témoignages. 

C'est la suite de ce procès des attentats de Paris, maintenant. D'abord la personnalité des accusés, et puis ensuite les faits en eux mêmes ? 

Les faits en eux mêmes ont déjà évidemment été un peu évoqués depuis le 8 septembre à travers l'audition de plusieurs enquêteurs intervenus sur le Stade de France, les Terrasses et au Bataclan. Hier, il y avait d'ailleurs l'audition de policiers de la BAC qui sont intervenus dans le Bataclan. Oui, à partir de la semaine prochaine commence l'audition des accusés sur leur personnalité. Et puis aussi, des personnalités qui étaient en poste au moment des attentats pour donner leur vision également de leur 13 novembre.  

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