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Michel Ferry : "mon plus beau souvenir de 2021 ? L'hommage de Laure Calamy au cinéma Les Carmes aux Césars"
Michel Ferry, directeur du cinéma Les Carmes à Orléans, jette un œil dans le rétro de l'année 2021. Son souvenir le plus fort reste l'hommage de l'actrice orléanaise Laure Calamy aux Carmes lors de la cérémonie des Césars. Il retient aussi le film "Illusions perdues" de Xavier Giannoli, comme succès
Michel Ferry, quand on parle de l'année 2021 pour vous, directeur du cinéma Les Carmes à Orléans, on pense forcément à cet hommage ému rendu à votre cinéma par l'actrice orléanaise Laure Calamy lorsqu'elle a reçu son César de la meilleure actrice ? Quand vous avez entendu ça devant votre télé, vous avez pensé quoi ?
On est ravi. On est content, on est flatté. On était déjà très, très, très content que Laure ait ce César qui nous paraissait tout à fait mérité. Et le discours était un discours très politique, sur l'importance des régions [Laure Calamy a évoqué la décentralisation culturelle] pour que tout le monde se rappelle que tout ne se passe pas à Paris. C'était formidable. Et évidemment, cet hommage aux Carmes a fait immensément plaisir. C'est comme une récompense pour ce travail au quotidien, de diffusion, d'animation autour des films. C'était très, très beau. On est très content.
Ça restera votre plus beau souvenir, votre souvenir le plus fort de l'année 2021 ?
Oui, incontestablement. Surtout que 2021, ce n'est pas une année facile comme 2020, on a été fermé une bonne partie de l'année. On a rouvert le 19 mai et dans cette période difficile où on a quand même l'impression que la culture, de manière générale, était un peu mise au ban de la société, c'était vraiment formidable d'entendre quelque chose comme ça.
Alors justement, le Covid-19, a plombé la fréquentation des cinémas. Dans votre établissement, aux Carmes, on peut parler d'une catastrophe ou pas, au final ?
Non. Moi, je pense qu'il faut voir le côté positif des choses,. On a rouvert, il n'y a toujours, à notre connaissance, aucun cluster dans aucun cinéma de ce pays. Donc, on a bien fait de rouvrir. Les gens reviennent petit à petit. On voit bien qu'il y a peut être une appréhension de certaines personnes. On voit bien que la fréquentation se focalise sur certains films après une période spéciale parce qu'il y a une abondance de films français. De ce point de vue là, c'est génial d'avoir une telle offre à proposer au public. Après, c'est vrai en terme de fréquentation, on est bien en deçà des années passées...
Vous avez un chiffre à nous donner, Michel Ferry ?
A ce jour, on est un peu en-dessous des 80.000 entrées. Pour vous donner une idée, en 2019, on avait fait 180.000 entrées, mais 2019 avait été une année exceptionnelle pour le cinéma partout en France et on avait eu une très belle année aux Carmes. Je considère que, en cette fin 2021, on remonte vers des chiffres plus normaux. Je pense qu'il y a des habitudes que le public va reprendre. Et puis aussi, ces chiffres correspondent à l'offre, c'est à dire quand il y a un film que les gens aiment, et bien, ils se précipitent.
Justement, cette année, aux Carmes, quels sont les deux ou trois films qui ont bien "fonctionné" cette année ?
Il y a eu "Antoinette dans les Cévennes", le film où Laure Calamy tient le premier rôle, un très, très, très joli succès. C'était formidable. Ça venait au moment de la réouverture des cinémas le 19 mai. On était absolument emballé. On peut citer "Illusions perdues", le film de Xavier Giannoli. Et aussi "Madres Parelas", le film de Pedro Almodovar. Et aussi, et ça c'était vraiment formidable : "Drive my car" et "La loi de Téhéran". Et alors quelques surprises géniales : "Compartiment 6", "La panthère des neiges", "Le diable n'existe pas". C'est dire que ce qu'on constate chaque semaine, c'est qu'il y a toujours un film surprise, par exemple "La panthère des neiges" ou "Compartiment 6". Et puis, on voit bien que les valeurs sûres sont les films vers lesquels le public se dirige tout d'abord, Pedro Almodovar, "Illusions perdues", Giannoli et Balzac...
Un mot sur 2022, vous allez reconduire le festival "Récidive", après le succès de l'édition consacrée aux films de 1940 en novembre dernier à Orléans ?
Cette année, ça a été énormément de travail, on avait dû renoncer en 2020 et on a eu des inquiétudes jusqu'au bout à cause du Covid-19, mais le festival s'est tenu et le public était là. Et on a vu que les spectateurs sont au rendez-vous et ont intérêt pour voir des films d'une époque, en l'occurrence 1940. On a vécu, aussi, un moment très fort et émouvant avec la remise du Prix Jean Zay à Costa-Gavras, un immense cinéaste. On a décidé de continuer, car on est très contents. En 2023, au printemps, on fera "Récidive 1968", on a décidé de décaler au printemps [et pas en novembre, donc], de prendre notre temps. C'était trop tôt de le faire en 2022, et puis le printemps, pour ce festival nous parait plus propice.