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Thierry Prazuck, chef du service maladies infectieuses à l'hôpital d'Orléans : "la situation est préoccupante"
A une semaine de Noël, l'épidémie de Covid ne ralentit pas au niveau des contaminations et des hospitalisations. Quelle est la situation sur Orléans, où en est la campagne de vaccination, faut-il se faire tester avant les fêtes ? Questions et réponses de l'infectiologue Orléanais Thierry Prazuck.
L'évolution de l'épidémie du Covid 19 inquiète les médecins. Il y a encore eu 61.000 nouvelles contaminations en France, ce jeudi, et 2800 malades sont hospitalisés en réanimation. "La situation est préoccupante" reconnait le docteur Thierry Prazuck, qui dirige le service des maladies infectieuses au CHR d'Orléans.
"Il y a des patients qui viennent tous les jours aux urgences et qui sont contaminés. Nous n'avons pas les mêmes capacités d'accueil que l'hiver dernier, il y a des lits qui sont fermés parce qu'il y a beaucoup d'absentéisme lié à des personnels qui sont épuisés et qui n'arrivent pas à se remettre d'aplomb pour rouvrir les lits nécessaires" explique Thierry Prazuck.
La 3ème dose de vaccin est indispensable, c'est une course de vitesse
Concernant la vaccination, l'infectiologue orléanais insiste sur l'importance d'effectuer la dose de rappel. "Lorsque l'on voit les derniers résultats que nous publions sur l'efficacité des deux doses de vaccin sur le virus Omicron qui va déferler notamment de Grande-Bretagne sur la France, on voit que cette efficacité est insuffisante. Et dès que l'on a la 3ème dose, les anticorps deviennent suffisamment puissants, donc c'est vraiment une course de vitesse".
Le variant Omicron n'est pas encore détecté sur Orléans explique Thierry Prazuck, "mais les projections qui sont faites par l'Institut Pasteur sur la région Centre-Val de Loire, ne sont pas bonnes et nous sommes très inquiets". Sur la question du délai entre les deuxième et troisième injections (il pourrait passer à 3-4 mois contre 5 à 6 mois actuellement) le Dr Prazuck estime que "la priorité immédiate reste la vaccination des personnes qui sont à 5-6 mois" car les anticorps baissent véritablement à partir de cinq mois.
Rester vigilant et garder le masque
Concernant les mesures barrières, le médecin orléanais rappelle encore et toujours leur importance. "En cette période où l'on va en ville et où nous allons nous réunir il faut vraiment porter le masque et être extrêmement vigilant". Thierry Prazuck invite également à se faire dépister le plus possible en vue des retrouvailles dans les familles entre les enfants, les parents, les grands-parents et toujours dans la perspective de protéger les plus âgés et les plus fragiles.
"Nous voyons que dans les Ehpad d'Orléans, où tous les résidents ont quasiment reçu leur troisième dose, il n'y a pas de reprise épidémique ; cela veut bien dire que même chez ces personnes âgées fort heureusement ce n'est pas reparti parce que ça marche".
Les autotests doivent être mis à disposition plus largement
Thierry Prazuck estime que les autotests dans la situation actuelle "où cela pousse" doivent être plus facilement accessibles au plus grand nombre parce qu'ils "font partie de l'arsenal nécessaire pour éviter de contaminer les autres".