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Une charte pour favoriser les horticulteurs du Loiret dans les espaces verts de vos communes
A l'occasion des Assises Régionales de l'Embellissement à Saint Cyr en Val, Orléans Métropole signe une charte, la première en région Centre Val de Loire, dans laquelle elle s'engage à favoriser la production locale et les 200 horticulteurs de la région, dans ses aménagements paysagers.
Si les communes et les collectivités locales sont de plus en plus nombreuses à limiter les pesticides dans leurs espaces verts, elles peinent encore à favoriser les circuits courts, comme elles le font par exemple à la cantine dans leurs écoles, en s'approvisionnant auprès des agriculteurs locaux. C'est l'objectif de cette charte, qui elle s'intéresse aux aménagements paysagers dans les communes, et aux espaces verts. Elle est mise en place par la région Centre Val de Loire. Il faut dire que la filière horticole représente 12 000 emplois locaux et non délocalisables.
C'est beaucoup de travail de préparer un appel d'offres et la plupart du temps on se fait recaler, on pensait même abandonner
Il vous est peut-être arrivé, sur un rond-point ou dans un bac à fleurs, de vous dire que cet artichaut, ou ce palmier, "ça n'est pas très couleur locale". C'est la raison d'être de cette charte. Elle vise à favoriser, dans l'attribution des marchés publics de fleurissement ou d'aménagements d'espaces verts, les horticulteurs locaux. Cédrik Burte est le patron des pépinières De Vildé à Sandillon. Il est assez content qu'elle se mette en place, lui se fait souvent recaler quand il répond à des appels d'offres de communes ou de collectivités locales : "ça représente beaucoup de travail, et souvent on n'est pas retenus, on se demande même si on va continuer à y répondre, avec cette charte cela va peut-être nous donner plus de chance".
Les concepteurs des espaces publics en première ligne
La commande publique représente aujourd'hui 10% de son chiffre d'affaires, il espère faire mieux, si les élus s'engagent à faire appel à des producteurs locaux. Et à favoriser, surtout, la plantation d'essences locales. C'est pourquoi cette charte concerne aussi les paysagistes, les architectes, c'est-à-dire les concepteurs des espaces publics, qui répondent, souvent, aux appels d'offre. Jean-Marc Sipan est le PDG du groupe J. Richard à Orléans, spécialisé dans l'aménagement paysager. Il est aussi vice-président de l'Union Nationale des Entreprises du Paysage, qui s'engage, aussi, à proposer des espèces produites localement, mais surtout adaptées au climat de la région : "il y a énormément de choix de végétaux, les concepteurs proposeront des plantes qu'on trouve localement, d'où l'intérêt qu'ils s'engagent". Lui affirme s'approvisionner à 80% auprès de producteurs de la région Centre Val de Loire.
Pas d'oliviers ni de citronniers, mais des arbres fruitiers de la région
Car l'un des problèmes, c'est justement que les élus ont encore souvent tendance à réclamer des espèces qui n'ont pas leur place localement. Marie-Laure Rauline est pépiniériste à Saint-Cyr en Val, dans le Loiret (les pépinières Javoy), et préside la filière horticole au niveau de la région. "Moi je suis spécialisée dans les plantes grimpantes, eh bien il m'arrive encore de voir des variétés qui ne résistent pas à des températures inférieures à un ou deux degrés. Avec les hivers que l'on connaît ici, elles n'ont pas leur place. Oui on voit encore des choses cocasses, c'est pour cela qu'il est important de faire venir les élus, de leur montrer les espèces locales, de leur expliquer".
Respecter les règles de la commande publique
Des élus qui doivent aussi composer avec les règles de la commande publique, et qui ont un impératif : le coût, à l'heure où les restrictions budgétaires touchent tous les services. "Il faut faire des choix, peut-être faire moins d'aménagements, mais choisir des essences locales et de qualité" explique Laurent Baude, le maire de Semoy et vice-président d'Orléans Métropole en charge de l'agriculture urbaine. "Mais il n'est pas question évidemment de s'affranchir des règles de la concurrence. En revanche on peut demander aux concepteurs de faire appel à des producteurs locaux".
Et les palmiers de la place de l'Etape à Orléans, c'est local ?
Mais alors que penser des palmiers qui ornent la place de l'Etape, devant l'Hôtel Groslot à Orléans ? Qu'on trouve aussi place du Martroi, et sur les quais de Loire. A cette question, tout le monde botte en touche : "c'est vrai qu'à une époque on cherchait plutôt à briller, mais c'est une époque révolue" assure Laurent Baude. Jean-Marc Sipan, lui, rappelle que les palmiers sont dans des bacs, donc moins fragiles. Cédrik Burte de son côté, a une autre idée : "c'est vrai qu'on pourrait imaginer autre chose, de l'art topière, par exemple, à base de buis, ça c'est local et aurait sa place à cet endroit".