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Terre de Touraine - Zoom sur la PAC...
Quelle architecture verte pour la PAC ?
Philippe, ce matin votre chronique a comme un air de « PAC » à la Toussaint…
Mais oui merci pour ce trait d’esprit introductif Alain, de fait nous allons parler de la PAC, la politique agricole commune. Une PAC jugée parfois très coûteuse pour l’Europe par des personnes qui oublient que c’est l’une des seules politiques communes à l’Union. Imaginons que l’UE construise des politiques européennes pour l’éducation, la défense ou la santé…alors les 400 milliards d’euros de la PAC paraîtraient à coup sûr bien moindre. Voilà pour la forme, mais sur le fond, doit-on regretter que l’Europe prenne en main son indépendance et la qualité de son alimentation ? Assurément pas, surtout en ces temps troublés par cette déstabilisante crise sanitaire.
Oui et la bonne nouvelle c’est l’accord trouvé par le conseil des ministres de l’agriculture et ce titre à la Une de Terre de Touraine : « quelle architecture verte pour la PAC » ?
Exact car la PAC évolue. A son origine entièrement dédiée à la construction de l’indépendance alimentaire de l’Europe, les versions de la PAC qui se succédé depuis la fin du 20ème siècle, prennent en compte des critères environnementaux. La ministre allemande qui présidait le Conseil, Julia Klöckner, évoque « une nouvelle PAC plus verte, plus juste, plus simple ».
En quoi sera-t-elle plus verte ?
Par l’instauration d’éco-régimes, c’est-à dire des mesures accompagnant les agriculteurs dans leur transition verte, comme l’agriculture de précision, l’agroforesterie, et les modes de cultures agro-écologiques. A souligner aussi qu’à l’initiative de la France, la très grande majorité des Etats membres a souhaité favoriser les soutiens couplés au développement des plantes riches en protéines, de manière à renforcer l’autonomie protéique de l’UE. Des plantes fixatrices d’azote, réduisant aussi la dépendance aux engrais azotés de synthèse.
Donc, tout le monde est plutôt satisfait, y compris les organisations agricoles ?
Tout le monde content…en Europe comme en France, c’est pour l’instant une utopie. La commission européenne et des ONG émettent des réserves sur la capacité de cette PAC a atteindre les objectifs ambitieux pour l’environnement écrits dans son pacte Vert 2030. Quant à la profession agricole, elle s’avoue plutôt satisfaite. Sa grande crainte était de voir les différents pays entamer des registres verts en ordre dispersé avec le risque de nouvelles distorsions de concurrences. Or là, les éco-régimes deviendront obligatoires pour tous les États membres.
Et maintenant que prévoit le calendrier ?
Eh bien, la suite se passera au parlement de Strasbourg. Des députés annoncent vouloir une architecture verte plus ambitieuse. L’enjeu s’installe aussi au niveau des régions, échelon où va se discuter la gestion de la programmation budgétaire du deuxième pilier ; celui des investissements. La profession annonce qu’elle y sera très active, espérant que la PAC va s’engager dans la double performance économique et environnementale et quelle restera le ciment de l’Europe.
A suivre donc...