Les boîtes de Noël pour donner aux plus démunis par Béatrice Mabilon-Bonfils

Lancée fin 2020 en Ile-de-France comme partout en France, après le confinement, l’initiative des boîtes de Noël reprend. C’est une idée née sur les réseaux sociaux. Ces boîtes de Noël sont destinées aux plus démunis c’est cela ?

Oui c’est une opération solidaire qui consiste à remplir une boîte à chaussures de cadeaux qui seront offerts à une personne dans le besoin. Et Les cadeaux seront distribués le jour de Noël par des associations le secours populaire, Les Restos du cœur ou d’autres, aux personnes les plus pauvres dans chaque département.

Et que met-on dans les boîtes ?

Un truc chaud, un truc bon, un produit de beauté, un loisir et un mot doux. Quelque chose de chaud (gant, écharpe, pull…), un produit cosmétique (savon, protection hygiénique féminine, brosse à dent, des masques aussi …), un loisir (livre, jeu de carte, etc.), un produit alimentaire (bon) non périssable (gâteau, chocolat, etc.) et un petit mot. Le tout dans une boîte à chaussures. Si elle est décorée c’est encore mieux …et on note dessus à qui elle est destinée : homme, femme, mixte, enfant ou bébé. On met le tout dans un papier cadeau ou mieux un furoshiki car ces jolis tissus qui pourront resservir ensuite, et on ferme par un nœud ou une ficelle pas de scotch. En ile de France on trouve facilement les lieux de collecte sur les réseaux.

Et ça répond à un besoin ?

En France, 3,6 millions de personnes sont soit privées de domicile personnel (895 000 personnes), soit vivent dans des conditions très difficiles (privation de confort ou surpeuplement) soit sont en situation d'occupation précaire (hôtel, caravanes…) selon la Fondation Abbé-Pierre.

Et ce n’est pas à l’Etat d’agir ?

Si en effet et cela questionne dans un pays riche … ce problème social repose sur les ressorts les plus profonds de la société. Hélène Thomas dans son ouvrage « Les vulnérables. La démocratie contre les pauvres » se demande si les pouvoirs publics luttent contre la pauvreté ou contre les pauvres, souvent perçus contre trop visibles au centre des villes, enluminées de décorations à Noël et c’est une bonne question ! On peut repérer que la société civile et le tissu des associations, très vivant en France prennent là le relai d’un Etat défaillant. Que chacun fasse son travail de colibri ne rend pas l’action de l’Etat moins nécessaire

C’est aussi cela le laboratoire du bonheur, une question de Politique au sens noble du terme.