- Accueil
- Grand Est
- Marne
- Vie quotidienne
- Balades - Randonnées
- Reims : rencontre avec les graffeurs de la coulée verte
Reims : rencontre avec les graffeurs de la coulée verte
Graffeurs vandales ? Non, pas ceux rencontrés en pleine réalisation le long de la coulée verte à Reims. Graffeurs artistes ! Certains vivent de leur art comme John Doe Oner, que les Echappées ont rencontrées.
Cela fait maintenant une vingtaine d'années que Gui, Raul, Case et Djon graffent sur les murs d'expression "plus ou moins" libre de Reims et d'ailleurs. Tordons le coup à une première idée reçue, les graffeurs ne dégradent pas forcément les rues en taguant des lettrages incompréhensibles, la nuit à la sauvette. Ces quatre amis, qui s'étaient donnés rendez-vous sous un pont de la coulée verte ont laissé exprimé leur talent sous le regard parfois étonnés, séduits, admiratifs, des nombreuses familles qui se promenaient ce dimanche après-midi.
Les gens n'osent pas trop nous parler
Certains viennent nous dire que c'est bien, ils essayent de déchiffrer les lettres, ils nous disent qu'ils n'auraient pas fait ça comme ça, c'est bien c'est convivial. La majorité ne font que passer. Les gens n'osent pas trop parler avec nous, confie Djon.
Illustration avec ce couple de promeneurs qui ne se serait jamais arrêté si je ne les avais pas interrogés sur le travail des graffeurs : C'est très joli. Moi c'est le côté couleurs qui me plaît. Je trouve que c'est très habillé et que ça change tout. Et ça va bien avec l'environnement.
Passé de mode le graf ?
Cette maîtrise la bombe, pour certains, c'est un vrai gagne-pain. C'est le cas de Djon Doe Oner, dit Djon, 38 ans. On imaginait les graffeurs plus jeunes ! Autre idée reçue malmenée au passage. Il vit de ses grafs, et il regrette que la relève ait du mal à émerger. Avant, toutes les semaines voire toutes les deux semaines c'était repassé, maintenant y'a que nous, ou peut-être quelques petits jeunes. Et à la question : passé de mode le graf ? Djon répond à regrets : à croire !
La raison de ce désamour pourrait se trouver, selon lui, dans l'absence de cours de graffitis dans les maisons de quartier. Nous, on fait des ateliers l'été dans les centres aérés. J'ai fait Muizon pendant deux ans. Ce sont surtout les jeunes de 6 à 12 ans qui viennent, trop jeunes pour se lancer dans la rue. Mais ils adorent ! ponctue Djon avec un sourire plein d'espoir.
De la rue... à votre entreprise ou appart'
Ce serait maintenant plus compliqué pour lui de continuer à initier les jeunes au graffiti car il a créé son entreprise de décoration il y a trois ans. Il travaille avec des bombes de peintures, des aérographes pour de la déco que me demandent des particuliers, ou des entreprises pour égayer leurs lieux. Dernièrement j'ai fait le Ginpamp, place d'Erlon.
Si vous souhaitez voir les réalisations de Djon Doe Oner, tout est sur sa page Facebook