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- 21 décembre... Nous voilà donc en “Hiver”
21 décembre... Nous voilà donc en “Hiver”
Quand il est apparu en français au XIe siècle, le mot “hiver” ne s’écrivait pas toujours avec un h et portait parfois un y.
Est-ce que 2020 va battre le record de 2016, où ce fut l’hiver parisien le plus chaud jamais enregistré ? À dire vrai, on ne le souhaite pas ! Un peu de neige serait très bon pour le traîneau du Père Noël !
En fait, le mot hiver fut d’orthographe glissante. Quand il est apparu en français au XIe siècle il ne s’écrivait pas toujours avec un h et parfois avec un y. Il vient du latin hibernum tempus, le temps hivernal, et c’est ce hibernum qui s’est déformé en hyveri puis hiver.
Dès 1571, Maurice De La Porte proposait des adjectifs aux poètes pour ce mot : "Hiver froidureux, âpre, morfondu, verglacé, catarrheux” avec parfois des expressions imagées, par exemple "hiver perruqué de glaçon, mange-tout ou renverse-bois".
C’est vrai que jadis, l’hiver n’était pas très joyeux dans les expressions, on disait par exemple de celui qui était infirme ou endetté qu’il n’avait pas besoin d’un fort hiver, en somme il réclamait le réchauffement climatique sans le savoir.
Et puis le verbe hiverner, évoquant aujourd’hui par exemple le fait pour les oiseaux de passer l’hiver dans les pays chauds, avait un autre sens, on disait ainsi au XVIIe siècle qu’il fallait, et je cite, "laisser courir les enfants pour s’hiverner, pour n’être pas toujours au coin du feu". S’hiverner, c’était s’endurcir à la fatigue et au froid.
Les poètes s’en sont donné à cœur joie parfois à propos de l’hiver. Par exemple, Jean de Crèvecoeur en 1801 de déclarer que "Pendant l’hiver, semblable à un vieux renard dans sa tanière, à un ours dans sa caverne, la moitié de moi-même s’en va, je ne sais où et ne revient qu’au printemps". Arrière ce sentiment négatif. On préfère Musset s’exclamant "Que j’aime le premier frisson de l’hiver".