Passer au contenu

Le média
de la vie locale

Publicité
Logo France Bleu

Partez à la découverte du patrimoine industriel de Grenoble et sa ganterie

À retrouver dans l'émission
Par

Au XIXe siècle, la plupart des Grenoblois vivaient de la ganterie. Spécialiste du gant en peaux de chevreaux, l'industrie s'est réellement formée grâce aux inventions de Xavier Jouvin et sa "main de fer", en 1834. Retour sur ce patrimoine qui a fait de Grenoble, la capitale du gant de luxe.

Ancienne manufacture des Gants Jouvin. Il s'agissait du auparavant encore, du prieuré de l'église Saint Laurent à Grenoble.
Ancienne manufacture des Gants Jouvin. Il s'agissait du auparavant encore, du prieuré de l'église Saint Laurent à Grenoble. © Radio France - Arthur DEPLANTE

Voilà plus de 185 ans que Xavier Jouvin a déposé son premier brevet d'invention pour la coupe de gants. 

Au début du XIXe siècle, ce grenoblois né dans la rue Saint Laurent, juste à côté de l'Isère, s'était rendu compte qu'il n'y avait pas deux paires de gants similaires. Les artisans gantiers travaillaient à vue et chaque paire prenait beaucoup de temps à découper. 

Après un certain temps de recherches, Xavier Jouvin met au point un tableau de 320 pointures permettant de ganter parfaitement toutes les sortes de mains. Il crée par la suite différentes "mains de fer", des calibres en fer - sortes d'emporte-pièces - à placer sous une presse pour découper rapidement et nettement les tailles et formes de gants. 

Mains de fer servant à la découpe des gants. Il s'agit du premier calibre créé par Xavier Jouvin en 1836 à Grenoble.
Mains de fer servant à la découpe des gants. Il s'agit du premier calibre créé par Xavier Jouvin en 1836 à Grenoble. © Radio France - Arthur Deplante

Les belles années de la ganterie

Quelques années après sa mort en 1844, ses brevets sont tombés dans le domaine public. Dès lors, les plus de 150 ganteries grenobloises ont récupéré ce système Jouvin, et Grenoble a réellement connu l'essor de la ganterie en exportant ses produits en Angleterre, aux États-Unis, en Russie, en Australie, et ailleurs. 

Quelques paires d'époque de Gants Jouvin, exposées dans le musée de la ganterie à Grenoble.
Quelques paires d'époque de Gants Jouvin, exposées dans le musée de la ganterie à Grenoble. © Radio France - Arthur Deplante

De 1850 à 1950, la ville était le premier centre de production du monde en qualité et quantité, d’où son surnom de capitale mondiale du gant de luxe.

Une manufacture transformée en musée

Fort de son succès, Xavier Jouvin achète en janvier 1840 le Prieuré de Saint-Laurent pour la somme de 21 600 francs. 

Le prieuré Saint-Laurent, transformé en ganterie par Xavier Jouvin a une superficie de 1500 m².
Le prieuré Saint-Laurent, transformé en ganterie par Xavier Jouvin a une superficie de 1500 m². © Radio France - Arthur Deplante

"Il y a dans ce local de quoi nous loger tous très bien et en même temps un local pour occuper une centaine d'ouvriers. C'est l'endroit de Grenoble le plus propice pour moi, peut être le seul." Écrivait-il à son frère Claude.

Pendant plus de 120 ans, la manufacture des Gants Jouvin n'a pas céssé de fonctionner rue Saint Laurent à Grenoble.
Pendant plus de 120 ans, la manufacture des Gants Jouvin n'a pas céssé de fonctionner rue Saint Laurent à Grenoble. © Radio France - Arthur Deplante

Au sommet de son activité, la manufacture accueillait plus de 150 ouvriers dans son bâtiment et employait 1500 couturières à domicile. Les sous-sols ont été transformés en musée de la ganterie en 2012, par l'arrière-arrière-petit-fils de Xavier Jouvin, Maurice Rey-Jouvin. 

Le musée de la ganterie de Grenoble a été ouvert en 2012 par l'arrière arrière petit-fils de Xavier Jouvin.
Le musée de la ganterie de Grenoble a été ouvert en 2012 par l'arrière arrière petit-fils de Xavier Jouvin. © Radio France - Arthur Deplante

Dernière ganterie grenobloise

Aujourd'hui, à Grenoble, il ne reste plus qu'une seule ganterie. Située en plein centre-ville, en face de l'office de tourisme, le début de saison a commencé sur les chapeaux de roue dans la boutique Lesdiguières Barnier.

La ganterie Lesdiguières Barnier est la toute dernière ganterie de Grenoble.
La ganterie Lesdiguières Barnier est la toute dernière ganterie de Grenoble. © Radio France - Arthur Deplante

Son maître gantier, Jean Strazzeri est meilleur ouvrier de France depuis 2000. Il est à la tête de cette ganterie depuis 1979. 

Jean Strazzeri, meilleur ouvrier de France aimerait continuer à faire vivre sa profession. Il ambitionne de créer un musée-école pour transmettre son savoir aux volontaires.
Jean Strazzeri, meilleur ouvrier de France aimerait continuer à faire vivre sa profession. Il ambitionne de créer un musée-école pour transmettre son savoir aux volontaires. © Radio France - Arthur Deplante

Réécoutez nos reportages en podcast : 

loading

Épisodes

Tous les épisodes

Publicité
Logo France Bleu