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Partez à la découverte du patrimoine industriel de Grenoble et sa ganterie
Au XIXe siècle, la plupart des Grenoblois vivaient de la ganterie. Spécialiste du gant en peaux de chevreaux, l'industrie s'est réellement formée grâce aux inventions de Xavier Jouvin et sa "main de fer", en 1834. Retour sur ce patrimoine qui a fait de Grenoble, la capitale du gant de luxe.
Voilà plus de 185 ans que Xavier Jouvin a déposé son premier brevet d'invention pour la coupe de gants.
Au début du XIXe siècle, ce grenoblois né dans la rue Saint Laurent, juste à côté de l'Isère, s'était rendu compte qu'il n'y avait pas deux paires de gants similaires. Les artisans gantiers travaillaient à vue et chaque paire prenait beaucoup de temps à découper.
Après un certain temps de recherches, Xavier Jouvin met au point un tableau de 320 pointures permettant de ganter parfaitement toutes les sortes de mains. Il crée par la suite différentes "mains de fer", des calibres en fer - sortes d'emporte-pièces - à placer sous une presse pour découper rapidement et nettement les tailles et formes de gants.
Les belles années de la ganterie
Quelques années après sa mort en 1844, ses brevets sont tombés dans le domaine public. Dès lors, les plus de 150 ganteries grenobloises ont récupéré ce système Jouvin, et Grenoble a réellement connu l'essor de la ganterie en exportant ses produits en Angleterre, aux États-Unis, en Russie, en Australie, et ailleurs.
De 1850 à 1950, la ville était le premier centre de production du monde en qualité et quantité, d’où son surnom de capitale mondiale du gant de luxe.
Une manufacture transformée en musée
Fort de son succès, Xavier Jouvin achète en janvier 1840 le Prieuré de Saint-Laurent pour la somme de 21 600 francs.
"Il y a dans ce local de quoi nous loger tous très bien et en même temps un local pour occuper une centaine d'ouvriers. C'est l'endroit de Grenoble le plus propice pour moi, peut être le seul." Écrivait-il à son frère Claude.
Au sommet de son activité, la manufacture accueillait plus de 150 ouvriers dans son bâtiment et employait 1500 couturières à domicile. Les sous-sols ont été transformés en musée de la ganterie en 2012, par l'arrière-arrière-petit-fils de Xavier Jouvin, Maurice Rey-Jouvin.
Dernière ganterie grenobloise
Aujourd'hui, à Grenoble, il ne reste plus qu'une seule ganterie. Située en plein centre-ville, en face de l'office de tourisme, le début de saison a commencé sur les chapeaux de roue dans la boutique Lesdiguières Barnier.
Son maître gantier, Jean Strazzeri est meilleur ouvrier de France depuis 2000. Il est à la tête de cette ganterie depuis 1979.