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Tensions en Corse : une mobilisation unique et inédite entre durée et intensité
On en parle avec Corentine Feltz, Jean Doridot et Fabien Emo !
Deux semaines après la tentative d'assassinat d'Yvan Colonna, les tensions se multiplient sur l'île. Au front des manifestations : la jeunesse nous dit notre invité Jean-Louis Fabiani, Professeur de sociologie à la Central European University de Vienne. "Les adultes suivent. Il y a en Corse un très grand malaise de la jeunesse, qui n'est pas différent de ce qu'il peut se passer dans d'autres régions, mais qui est plus aigüe". Un malaise qui s'exprime vie "leur grille identitaire".
Au cœur de ces tensions : les rapports de la Corse avec l'Etat mis à mal par l'agression d'Yvan Colonna : "C'est une forme de loupe ! Il n'était pas surveillé, il est toujours entre la vie et la mort. C'est une réaction émotionnelle". Un fait qui vient donc mettre en exergue toute la liste des revendications des Corses et sur lesquelles l'Etat doit maintenant statuer : "Il faut que l'Etat réfléchisse à des solutions, qui ne sont pas faciles à trouver. Il faut les prendre au sérieux et réfléchir ensemble. Je ne crois pas du tout à l'indépendance en tant que citoyen corse mais je crois à un dialogue raisonné, qui prendre du temps, pour analyser tous les problèmes qui affectent la Corse".
L'autre idée : c'est l'autonomie ! Le pouvoir de faire ses propres règles et adapter les lois nationales aux spécificités corse, à ne pas confondre avec l'indépendance nous précise André Fazi, Maître de conférences en science politique à l’université de Corse pour qui "il faudrait une petite dose de mauvaise foi". Un besoin pour mettre fin à ce que notre invité appelle "un laboratoire d'inégalité et de ségrégation assez terrible en ce moment. La richesse est très mal répartie et consacrée sur quelques secteurs".
Un processus long pour atteindre l'autonomie proposée par Gérald Darmanin attend cependant les Corses : "Il est impossible de réviser la Constitution en quelques semaines voire quelques mois et il faut convaincre le Sénat qui a comme un pouvoir de véto. C'est un processus long qui commence où il sera important que les Corses réfléchissent à ce qu'ils veulent mettre derrière cette notion d'autonomie".