Les opérations de chirurgie esthétique ont augmenté de 40% depuis le COVID

On parle de la chirurgie esthétique avec Willy Rovelli et la tribu : Fred Ballard, Quentin Lhui et Fabien Emo ! 

Des raisons sociétales plutôt que psychologique…

Doit-on s'inquiéter de cette évolution, notamment chez les moins de 40 ans ? "C'est un phénomène que nous observons depuis quelques années. Ce sont les 18-35 qui font le plus appel à la médecine esthétique avec, entre autres, la problématique des filtres sur Instagram", nous dit Michaël Stora, psychologue et membre de l’Observatoire français des mondes numériques, des jeunes femmes allant jusqu'à demander à se ressembler, non pas à des célébrités, mais à leur filtre Instagram. Il y aussi ce concept psychiatrique de dysmorphophobie : "La personne va se focaliser sur une partie de son visage ou de son corps qui est la raison de tous ses problèmes". Mais pour notre invité, nous sommes encore plus loin dans le problème : "Ça dépasse largement la problématique psychiatrique. On est dans le sociétale. Comme on a pu le connaître avec l'anorexie sociétale, relayée et amplifiée par les influenceurs qui prônaient une sorte d'image totalement différente". Et c'est là que nos fameuses réunions en visio entrent en jeu : "Il y a l'effet miroir, on se voit parler et ça, c'est venu amplifier le phénomène de vouloir être à l'image de ce que les autres s'imaginent". Certaines applications proposent même des collaborations avec des marques de maquillage pour appliquer un filtre…

La clé de tout ça ? Elle est compliquée ! "Nous sommes dans une société où l'image de soi est devenue tyrannisante, si les choses ne sont pas photographiées, elles n'existent pas. C'est un grand phénomène". Alors quoi faire ? Poser l'appareil photo et laisser "nos 5 sens nous permettre de se sentir en lien avec l'autre mais aussi pour nous retrouver en entier".

Le secteur de la chirurgie esthétique en plein essor

Notre seconde invitée, Tracy Cohen Sayag, directrice de la clinique des Champs-Elysées, confirme cette grande tendance : "Ça fait pratiquement 3 à 4 ans qu'on assiste à une belle progression dans le secteur de la médecine esthétique qui a été amplifiée par la crise COVID". Même constat qu'avec notre précédent invité, le reflet que l'on a dans nos réunions en visio a changé la vision que l'on a de soi-même, rejoignant une génération plus jeune : "Si vous avez regardé la tendance chez les jeunes, c'est un effet qui a déjà eu lieu face à une génération qui a l'habitude de se prendre en photo et de parler dans des live". Autre changement dans la patientèle : de plus en plus d'hommes franchissent le pas. Ils représentent 20 % de la patientèle contre 5 % il y a dix ans.

Dans notre podcast, Tracy Cohen Sayag revient sur l'évolution des techniques du secteur de la chirurgie esthétique.