Les vidéos de chats polluent, on vous explique pourquoi !
Et vous votre portable, vous pouvez vous en passer ?
85% des français se déclarent dépendant de leurs portable, Willy et toute la tribu se penche sur le sujet des nouvelles technologies ! Autour du médecin légiste de Meurtres à Mulhouse, on retrouve Corentine Feltz, Jean Doridot et Fabien Emo !
Reprendre le contrôle !
Pour notre invitée Catherine Lejealle, sociologue et chercheur à l'ISC PARIS qui a écrit J'arrête d’être hyperconnecté aux Editions Eyrolles, il devient important de "reconsidérer sa relation aux écrans". Il y a des signes évidents que notre portable prend une place trop importante dans notre quotidien : "le syndrome de manque dès qu’on l’oublie à la maison ou le fait de ne pas avoir de message et de penser que les gens ne vous aiment pas. L’autre signal, c’est plus dans la sphère professionnelle, c’est un sentiment de trop plein, de recevoir trop de messages". Tous les âges et toutes les catégories socio-professionnelles sont concernés par ce trop-plein d’écran, mais pas de la même façon : les plus jeunes vont être obsédés par les réseaux sociaux, la mère de famille sera plus sur le fait alterner "avec les multiples dimensions de son identité" à jongler entre nounou, travail, amis ou encore famille.
Des choses simples peuvent être mises en place selon notre invitée pour se sortir de son addiction aux écrans : "supprimer les notifications qui sont de vraies tentations qui font penser qu’il y a toujours quelque chose de nouveau" ou encore jouer avec l’intelligence artificielle et montrer son désintérêt pour les alertes suggérées. Dans le cadre professionnel aussi des solutions existent : "reprendre le contrôle de ses urgences et ses priorités en se faisant un to-do list sinon on se met à gérer les urgences des autres et ça laisse un sentiment amer".
Les vidéos de chats polluent !
Autre conséquence de notre addiction aux smartphones : l’impact environnemental ! "Pour fabriquer un téléphone portable, il a fallu énormément de matières premières. A l’arrivée, si on fait le véritable calcul, il faut 150 kg de matières premières pour le fabriquer" nous dit Guillaume Pitron, journaliste et réalisateur. Il a écrit «L’enfer numérique» aux éditions les Liens qui libèrent. Il y a aussi une pollution que l’on ne voit pas, celle qui est émise avec nos likes, nos mails, nos vidéos de chat envoyés à des proches… : "Internet est fait de câbles, de centre de stockage de données qui ont besoin de réseaux énergétiques pour produire l’électricité nécessaire. C’est un gigantesque tribut écologique".
Utiliser un # pour lutter contre la pollution en générale serait donc contreproductif : "les jeunes de la génération « Greta Thunberg » sont à l’avant-garde de cette pollution puisque ce sont les premiers consommateurs de ces outils-là. En France un jeune qui a entre 18 et 25 ans a déjà eu entre les mains 5 portables, c’est une part massive de la pollution numérique. D’un côté ils font des efforts pour tout un tas de pollution qui sont graves et de l’autre on en invente d’autres avec émissions de gaz à effet de serre".
Notre invité revient aussi sur la tendance à la dématérialisation à l’aide du "cloud" : "c’est un espace décentralisé de stockage de données accessible partout. Ce sont des centres de données, des gigantesques hangars bourrés d’ordinateur. Le plus grand centre, au sud de Pékin, fait l’équivalent de 110 terrains de football". S’il y a bien des gains écologiques à ne pas envoyer une facture ou une fiche de paie, il y a d’autres besoins qui se font sentir. S’il est difficile de quantifier les gains ou les pertes que notre utilisation d’Internet engendre "mais on est dans le doute et on se dit qu’il ne faudrait pas que cette technologie qui était censé protégé l’environnement ne se retourne contre nous". Une seule proposition à retenir pour notre invité : garder notre téléphone portable le plus longtemps possible !