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La charcuterie Hardouin : de Vouvray à l’Elysée
C’est l’autre célébrité de la ville, au même titre que le vin pétillant, avec une consécration récente : c’est elle qui a réalisé le buffet de charcuterie lors du dernier congrès des maires de France.
Qu’est-ce ce qui fait aujourd’hui la renommée d’Hardouin qui dépasserait donc les frontières de la Touraine ?
Bienvenue dans l’antre des beaux produits et de la gastronomie, issus du terroir tourangeau. Quand on pénètre au Virage gastronomique, la charcuterie centenaire Hardouin, à quelques encablures de la Loire et des vignes de Vouvray, certains peuvent se sentir proches, à raison, d’atteindre le graal de la gourmandise salée. Ici les jambons, les saucissons et les pâtés font bon ménage avec les trois stars incontestées du lieu. Je veux citer tout d’abord les rillons, ces fameux dés rectangulaires de poitrine de porc délicatement rissolés dans une marmite en fonte et arrosés de vin blanc. Sans esprit de compétition, car tous sont excellents, les rillettes de Tours made in Hardouin valent aussi le déplacement. Ni trop grasses (comme parfois les rillettes mancelles), ni trop sèches, elles fondent littéralement dans la bouche. Achevons à présent notre balade gourmande avec le dernier must célèbre d’Hardouin, l’andouillette à la ficelle, même si cette spécialité rebutera probablement certains auditeurs.
Une ficelle, mais pour quoi faire ?
La méthode de fabrication est aussi unique que le résultat. Elle consiste à placer des boyaux coupés en lanières autour d’une cordelette puis à les tresser à la main. Dernière opération, on déroule la robe autour, une poche également en boyau, pour bien tenir l’intérieur. L’andouillette, une fois cuite, ne s’éparpillera en charpie et ne viendra pas ruiner le bon déroulement de votre barbecue. Comme toutes les autres spécialités d’Hardouin, les andouillettes sont réalisées artisanalement dans son laboratoire situé à moins d’un kilomètre.
Une histoire d’Hardouin presque centenaire.
De fait, c’est en 1936 qu’André Hardouin, ouvrier à la charcuterie Guillon, rachète le commerce à son patron. L’établissement situé à l’époque rue du commerce à Vouvray fabrique toute sa charcuterie sur place. Il faut attendre 1954 pour que la charcuterie déménage en bord de Loire et prenne son envol dans les années 70 sous la houlette des deux fils d’André, André Junior et Jacques. Ils y ajoutent une activité de traiteur et font construire en 1994 un laboratoire certifié aux normes européennes. Julien Garnier, repreneur d’Hardouin en 2003 et lui-même tourangeau de souche, n’aura de cesse de développer l’entreprise qui emploie aujourd’hui 46 salariés et a réalisé 4,7 millions d’euros de recettes. Comme vous le voyez, on est donc bien loin de la petite charcuterie d’avant-guerre !
La réputation d’Hardouin a dépassé les frontières de la Touraine.
Les pots de rillettes tourangelles sont notamment vendus chez Lafayette Gourmet et dans nombre d’épiceries fines de la Capitale. Saviez-vous d’autre par le fameux restaurant parisien Le Pied de cochon s’approvisionne en partie chez le charcutier de Vouvray ? Hardouin a enfin brillé récemment sous les ors de la République. A côté de plateaux d’huitres de Marennes et de fromages nantais, il a réalisé le buffet de charcuterie dressé à l’Elysée en marge du dernier congrès des maires de France en novembre.