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Revenons sur les chansons de mai 68

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En 2018 nous avons célébré en grande pompe le 50ème anniversaire d’un mois de Mai révolutionnaire.

Affiche des manifestations de mai 1968, "Tenez bon camarades, tous unis jusqu'à la victoire", réalisée par l'Atelier Populaire des Beaux-Arts, France.
Affiche des manifestations de mai 1968, "Tenez bon camarades, tous unis jusqu'à la victoire", réalisée par l'Atelier Populaire des Beaux-Arts, France. © Getty - API/Gamma-Rapho

Si une grande majorité de ces jeunes étudiants qui se dressaient sur les barricades et balançaient du pavé s’est laissé poussé la bedaine et s’envoler les jolies promesses d’une société nouvelle, les chansons, elles, n’ont pas pris l’ombre d’une ride, ou presque. En ce joli mois de Mai, Jacques Dutronc chante « Il est 5 heures Paris s’éveille » alors que le quartier latin s’embrase et que le parisien ne ferme plus l’œil de la nuit.

Au Mois de Mai 68 Paris s’éveille avec la gueule de bois. Le laitier de la chanson est en grève, les travestis au chômage technique et les gares désertées par les banlieusards. Plus métaphysique, Michel Polnareff enregistre « Le bal des Lazes ». Cette pièce que l’artiste souhaitait enregistrer dans un studio éclairé de centaines de bougies, reste aujourd’hui encore comme une des plus belles compositions de l’artiste. Mais ce texte sur la  vengeance et la mort, jugé trop sombre par les programmateurs de radio sera prétexte pour écarter des ondes ce titre magnifique.

Le 17 mai les usines Renault de Boulogne Billancourt sont officiellement en grève.  Pour prêter main forte aux camarades de la régie, le Top 40 anglais nous expédie David MC Williams, un ex métallo, ex ajusteur de chaîne de montage reconverti dans la Pop. Le refrain de son tube unique « Days of Pearly Spencer » a la particularité d’être enregistré avec un mégaphone et colle parfaitement aux ambiances des amphis de la Sorbonne et aux barricades.

Nous sommes en pleine pagaille et pour éviter le silence des ondes, les radios font tourner en boucle les tubes du moment. Dans ce flot ininterrompu de refrains un jeune artiste émerge. Il s’appelle Julien Clerc, il est étudiant et sa chanson  traduit à merveille les troubles de son époque. Grâce au texte de Roda Gil, "La Cavalerie" deviendra la chanson de Mai 68 dont la formule "J'abolirai l'ennui" sera tagué en gros sur les murs de la Sorbonne.

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