“Une street histoire de l’art” de Cyrille Gouyette
L’histoire de l’art par le prisme de l’art urbain
Ce livre que j’ai pour vous aujourd’hui c’est "Une street histoire de l’art” de Cyrille Gouyette aux éditions alternatives. Le sous-titre c’est, et vous allez tout comprendre, “50 ans d’art urbain révèlent 5000 ans d’histoire de l’art”. En gros ici on s’intéresse à l’art qui a fleurit partout sur les murs des grandes villes depuis quelques décennies et auquel on s’intéresse de plus en plus.
Figurez-vous qu’il ne viendrait pas de nulle part. Les techniques sont très modernes, ok on mélange le figuratif et l’abstrait, l’image et l’écrit, mais l’inspiration même inconsciemment se rattacherait à une histoire de l’art qui débute à la préhistoire. L’adage "Rien ne se crée tout se transforme" semble ici approprié et cela ne retire bien sûr rien aux qualités artistiques des œuvres.
Le livre est fait en miroir. On relit l’histoire de l’art par le prisme de l’art urbain. On confronte une œuvre historique à une œuvre urbaine et on compare et souvent c’est hyper bluffant tant les ressemblances sont grandes. Et on balaie les époques.
Un vitrail du Moyen âge aura ainsi le même aspect qu’une fresque murale que l’on trouve sur un mur à Paris. Des trompe l’œil de la renaissance nous semblent identiques à ceux peints à Istanbul en 2015. Le Caravage peint des soulards, des mauvais garçons ou des prostitués, c’est le choix aussi de nombre de street artistes. On est estomaqué de voir que Seurat avec son pointillisme a inspiré Kan un artiste qui peint en pointillés avec des bombes aérosols. Et que la forme diffractée mise en place par Picasso pour certains portraits est une technique largement utilisé par certains artistes photographes notamment.
Les illusions d’optique sont des techniques largement diffusées aussi dans le street art et n’est-ce pas Victor Vasarely qui a déployé ce monde au départ ? C’est, vous l’avez compris, très richement illustré et à travers ce beau panel de street artistes, on révise notre histoire de l’art et on découvre des œuvres. On apprend, on en prend plein les yeux et ça donne envie de se balader le nez en l’air dans la ville à l’affut d’un chef d’œuvre qui nous en rappellerait un autre.