- Accueil
- Nouvelle-Aquitaine
- Gironde
- Ford à Blanquefort : l'accord sur le maintien des 1.000 emplois ratifié
Ford à Blanquefort : l'accord sur le maintien des 1.000 emplois ratifié
Ce vendredi matin, le comité de pilotage de Ford a entériné l'accord sur le maintien des 1.000 emplois sur le site de Blanquefort. Une convention cosignée par l'Etat, les collectivités locales et Ford Europe. Et comme promis, le logo Ford sera de nouveau installé sur le site en août prochain.

Un moment "quasi historique"
C'est désormais acté,** Ford s'engage à maintenir 1.000 emplois sur cinq ans sur le site de Blanquefort.** L'accord a été cosigné ce vendredi matin par l'Etat, les collectivités locales et bien sûr l'entreprise Ford. Il s'agit d**'une convention d'engagements réciproques pour l'avenir de l'usine girondine.**
La dernière réunion avait eu lieu à l'automne 2012 . Ford avait maintenu sa promesse de maintenir 1000 emplois sur le site de Blanquefort. Une autre devait avoir lieu en décembre, elle avait été annulée. Entre temps,** une délégation des salariés de Blanquefort était montée à Paris pour faire entendre sa grogne au salon mondial de l'automobile.** D'ailleurs, à peine l'accord signé, Gilles Lambersan délégué syndical CGT, a les larmes aux yeux, il est transporté par l'émotion.
"C'est trois ans de combat. Je n'arrive même pas à parler... Les salons de l'auto, la mobilisation... C'est stupide de pleurer " (Gilles Lambersan, CGT)
Pour Véronique Ferreira, maire de Blanquefort et cosignatrice de l'accord c'est **un moment historique ** :
"On reparle de Ford Aquitaine Industries, c'est à nouveau la confiance qui revient entre Ford et le territoire. Ce n'est pas encore un aboutissement mais c'est une nouvelle étape." (Véronique Ferreira, maire de Blanquefort)
Une partie de l'usine entièrement réaménagée
Pendant près de deux ans, 30.000m² du site ont été entièrement réaménagés pour accueillir la nouvelle chaine de production. Car **pour Ford le maintien des 1.000 emplois sur le site passe par la fabrication d'une boite à six vitesses, la 6F35. ** Pour cela, Ford a investi 90 millions d'euros, et devrait à nouveau investir 30 millions d'euros, avec l'aide de l'Etat et des collectivités locales.
Le logo Ford des salariés
Une cinquantaine de salariés de Ford est arrivée tôt ce vendredi matin pour manifester devant l'usine . Ils ont avec eux les traditionnels tee-shirt "Ford Blanquefort: Sauvons les emplois". Les banderoles aussi. Mais cette fois-ci, ils ont également apporté avec eux un symbole. Un logo Ford que l'un d'entre eux a fabriqué pour l'occasion , à la demande de Philippe Poutou. Bernard Moncé est aujourd'hui sculpteur sur bois, mais il a travaillé pendant trente ans chez Ford.
"C'est le logo qu'on avait normalement au départ. C'est un symbole de renaissance. J'ai dessiné le logo sur du papier, j'ai coupé un morceau de bois, je l'ai découpé à la tronçonneuse, et puis je l'ai peint. J'ai travaillé dessus pendant une semaine" (Bernard Moncé, retraité Ford)
A l'intérieur, leurs représentants sont en pleine réunion avec les élus locaux, et les directeurs de Ford. A l'issue de cette réunion, Michel Delpuech, le préfet d'Aquitaine, annonce le retour du vrai logo. Il sera réimplanté en août prochain.
Un accord insuffisant pour les syndicats
Pour les syndicats, tout n'est pas encore parfait. Selon eux la production de la boite à vitesse 6F35 ne pourra pas suffire au maintien de 1.000 emplois sur le site.** Selon leurs calculs, si aucune autre activité ne leur est proposée, 200 salariés resteront sur le carreau** . Mais pour le moment Ford se refuse à de nouvelles annonces.
"C'est la politique de Ford de ne pas annoncer les grands projets d'avenir." (Dirk Heller, directeur des opérations moteurs et transmission chez Ford)
Pour Philippe Poutou, délégué CGT à l'usine de Blanquefort, c'est un grand pas en avant qui ne doit pas faire baisser la vigilance des salariés:
"C'est sûr que par rapport à il y a deux ans, il y a un changement énorme de situation. il y a deux ans l'actualité c'était de fermer l'usine. Aujourd'hui, au moins pendant quelques années, on est quasi sûr qu'il y aura de l'activité, même s'il n'y en a pas pour tout le monde" (Philippe Poutou)