À Coirac, l'espoir d'une viticultrice de sauver son exploitation grâce à une cagnotte en ligne
Angélique Neau exploite avec son père 36 hectares de vignes à Coirac (Gironde), dans l'Entre-deux-Mers. Mais après trois années marquées par les intempéries, le domaine est menacé. La viticultrice girondine a donc lancé une cagnotte en ligne pour le sauver.
Une cagnotte en ligne pour sauver ses 36 hectares de vignes. C'est le défi que s'est lancé Angélique Neau, viticultrice à Coirac, près de Sauveterre-de-Guyenne. Ses vins d'appellation Bordeaux et Entre-deux-Mers sont en effet menacés : l'entreprise familiale, le Domaine du Daudigey, est en redressement judiciaire. Pourtant viable, elle croule sous les dettes.
Les épreuves ont commencé en 2017, seulement un an après qu'Angélique Neau ait rejoint son père sur l'exploitation. "J'ai perdu mon mari", raconte la jeune femme de 32 ans. "Je me suis donc retrouvée seule avec ma fille, qui avait deux ans et demi à l'époque, et enceinte".
Gel, grêle, mildiou et sécheresse
Se sont ajoutées des difficultés professionnelles, dès avril 2017 : "On a pris notre première gelée. Sur 36 hectares, on en a perdu une trentaine", explique Angélique Neau. Les années suivantes n'ont pas été meilleures : des "attaques de mildiou" en 2018 et à nouveau du gel en 2019. Quant à 2020, "ça a été l'apothéose : du gel, de la grêle et de la sécheresse en août", rappelle la viticultrice.
Face aux dettes accumulées pour maintenir le Domaine du Daudigey malgré les intempéries et le manque de soutien des banques, Angélique Neau a donc lancé une cagnotte en ligne mi-décembre, sur miimosa.fr. Un coup dur pour son père, Eric, qui avait planté les premières vignes de l'exploitation en 1982 : "J'ai toujours été habitué à me débrouiller seul, à me battre seul, donc ça n'a pas été évident. Mais c'est la jeunesse, les nouveautés qui se mettent à notre portée, il faut en profiter", estime le viticulteur de 58 ans.
Objectif : récolter 18 000 euros
Pour l'instant, 11 200 euros ont été récoltés grâce à la cagnotte en ligne. "Je savais qu'il y avait de la solidarité, mais je suis vraiment contente de ce que ça a donné", sourit Angélique Neau. "On a aussi reçu des messages de soutien, des gens qui nous ont proposé des coups de main au niveau de la vigne, ou des dons de matériel qu'aujourd'hui nous n'aurions pas forcément les moyens d'acheter. C'est magnifique!" Angélique Neau et son père espèrent récolter 18 000 euros d'ici la clôture de la cagnotte, ce vendredi 29 janvier.