Agriculture : "Il faut reconsidérer la loi Égalim si elle ne fonctionne pas" prône la députée Nathalie Sarles
La loi Égalim pas si efficace que ça pour encadrer les prix des produits des agriculteurs ? Alors que de nouvelles négociations sont en cours, la députée du Roannais Nathalie Sarles plaide pour davantage de contrôles ou une refonte de cette loi sur France Bleu Saint-Étienne Loire.
Les agriculteurs de la Loire manifestent ce mercredi à 11h30 devant la préfecture à Saint-Étienne. Alors que des négociations sont en cours sur le prix des produits, ils demandent à l'État de les soutenir dans leur bras de fer avec la grande distribution. Mettre en place des rémunérations plus justes, c'était justement l'objectif de la loi Egalim, votée en 2018. "Avec ce texte, nous nous sommes donnés les moyens législatifs de réglementer le cadre des négociations", explique ce mercredi matin Nathalie Sarles, députée LREM de la 5ème circonscription de la Loire, invitée de France Bleu Saint-Étienne Loire.
Nathalie Sarles, députée LREM de la 5ème circonscription de la Loire.
Plus de contrôles ou une modification de la loi
"Normalement, on ne peut pas vendre à perte", enchaîne la députée. "Mais si aujourd'hui, la loi n'est pas appliquée lors de ces négociations, il faut peut-être reconsidérer le cadre donné et qui aujourd'hui ne fonctionne pas." Nathalie Sarles, qui plaide donc pour une réelle application de la loi, soit pour sa modification. "Il faut se donner les moyens des contrôles, il faut voir quels prix sont effectivement pratiqués. Notre ministre Julien Denormandie a déjà annoncé un renforcement de ces contrôles. Mais force est de constater qu'ils ne sont pas suffisants, il faudra peut-être se donner un cadre de négociation plus dur de façon à ce que cette rémunération soit enfin appliquée pour nos agriculteurs."
Des prix de production en fonction des régions ?
"Je prône une reconsidération de cette loi si elle n'est pas efficiente", détaille Nathalie Sarles. Elle partage la demande des agriculteurs : qu'un prix de production soit déterminé et qu'il fixe la base des négociations. "Mais c'est compliqué à mettre en place, les réalités des coûts de production ne sont pas toutes les mêmes sur l'ensemble du territoire français. Donc le faire au niveau national, c'est difficile." La députée de la 5ème circonscription de la Loire propose donc de créer un prix par filière, pourquoi pas à l'échelle régionale, et que ce prix de production soit aussi communiqué aux consommateurs. "En clair, que les gens soient conscients de la façon dont ils rétribuent le producteur qui a travaillé pour eux."
Menu sans viande dans les cantines lyonnaise, du "dogmatisme écologique"
Quant à la mesure de la municipalité de Lyon de faire des menus sans viande dans les cantines, Nathalie Sarles ne mâche pas ses mots. "C'est du dogmatisme écologique et c'est de cette façon qu'on oppose les écologistes et les agriculteurs alors qu'ils devraient marcher main dans la main. Il faut laisser le choix des menus dans les cantines, parfois c'est le seul lieu où les enfants mangent de la viande. Donc la supprimer c'est pour moi une très mauvaise décision."