Ariège : des abris pastoraux héliportés en altitude pour répondre aux attaques de l'ours
Pour faire face aux attaques de l'ours, des abris pastoraux sont installés en altitude dans les estives pour permettre aux bergers de passer la nuit au plus près de leurs troupeaux. En Ariège, le nombre de brebis tuées a doublé par rapport à 2018.

C'est un abri de six mètres carrés. Un lit, une fenêtre, un chauffage, une table et un appareil de cuisson. Achetés par l'Etat (15.000 euros l'abri) et mis à disposition des éleveurs, ils seront ensuite redescendus à l'issue de la saison d'estive. Ces abris pastoraux sont destinés aux secteurs les plus touchés à savoir le Couserans et la Haute-Ariège. Sept abris sont ou vont être installés cette année, de manière temporaire.
Des abris temporaires
"C'est une _mesure d'urgence pour un meilleur gardiennage_", explique Stéphane Defos, directeur départemental des territoires de l'Ariège. "Ce sont des abris en bois, qui peuvent être héliportés et qui permettent au berger de passer quelques nuits à proximité du lieu où dorment les brebis. Une des solutions pour limiter les prédations, c'est d'améliorer les conditions de gardiennage. Il faut du temps pour des équipements en dur, et des permis de construire. Donc ce sont des moyens plus légers et temporaires dans l'attente de cabanes en dur. Cela améliore les conditions de vie du berger. Parfois, le berger doit faire plusieurs heures de marche pour rejoindre ses brebis. Là il est au plus près."

Deux fois plus de brebis tuées en 2019 par rapport à 2018
Au 31 juillet, plus de 500 brebis ont été tuées en Ariège. L'an dernier, on dénombrait 230 décès. Pascal Dupont, secrétaire du groupement pastoral de Coumebière et éleveur, salarie un berger pour la période d'estive qui profite d'un de ces abris jusqu'en octobre : "Avant je montais une fois par semaine, il ne me manquait pas de bête. Mais l'an dernier, j'ai perdu 100 bêtes sur 500 montées. L'année d'avant, 64. On monte un mois plus tard, on descend un mois plus tôt pour limiter les attaques. Comme ça, je recule l’échéance. Mais ça a un coût de laisser les bêtes en bas. Il faut payer le foin, etc. Je suis obligé de salarier quelqu'un qui reste là-haut jusqu'en octobre. Il faut trouver les carcasses parce que l'ours fait fuir les bêtes. _Les brebis se font taper quasiment tous les jours, elles ne veulent plus rester. Quand vous prenez une trempe tous les jours, vous n'avez pas envie de dormir dans le même lit_."
