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Arnaud Montebourg veut planter des milliers d’amandiers dans les Pyrénées-Orientales
L'ancien ministre a pour ambition de replanter 2.000 hectares d'amandiers dans le sud-est de la France, et il vise tout particulièrement le pays catalan. Entretien.

Pourquoi importer des États-Unis un produit que l’on pourrait produire en France ? Arnaud Montebourg souhaite relancer massivement la production de l’amande sur les bords de la Méditerranée, son berceau historique. Fondateur de la "Compagnie des amandes", l’ancien ministre assure avoir levé près de huit millions d'euros pour financer la plantation de 80 vergers de 25 hectares.
Selon Arnaud Montebourg, le climat et les sols des Pyrénées-Orientales se prêtent parfaitement à la culture de l’amandier. L’ancien candidat à l’élection présidentielle propose d’y financer plusieurs centaines d’hectares. Et il recherche désormais des agriculteurs ou des propriétaires de terrain, prêts à le suivre dans cette aventure. Trois réunions publiques sont organisées ces prochains jours.
- Mercredi 23 mars à 15h30, salle Derroja à Saint-Hippolyte
- Mercredi 23 mars à 17h30, salle des Fêtes à Claira
- Jeudi 24 mars à 15h, salle de cinéma de Saint-Paul de Fenouillet
Entretien avec Arnaud Montebourg
Qu'est ce qui vous fait penser que la culture de l'amande a un avenir en France, et notamment dans les Pyrénées-Orientales ?
C'est assez simple : les Français consomment 45.000 tonnes d'amandes par an et n'en produisent qu'à peine 800 tonnes. Tout le reste, c'est de l'importation. Et cette importation, elle vient essentiellement de Californie. La Californie intérieure est un désert. Il y a 365.000 hectares d'amandiers surirrigués, perfusés aux intrants. Or, il n'y a plus d'eau en Californie et les arbres sont en cours d'arrachage.
Donc, l'amandier doit revenir dans son berceau initial, la Méditerranée. C'est là que, en quelque sorte, il est né et s'est développé en 1948. Rien qu'en Provence, il y avait 12.000 hectares d'amandiers. Cette tradition là, nous souhaitons la réimplanter.
Le problème, c'est que la culture des amandes n'est pas immédiatement rentable. Comment inciter les agriculteurs à en planter ?
L'amandier est très difficile à réimplanter parce qu'il faut laisser passer cinq ans avant d'avoir un arbre qui atteint sa maturité et ses récoltes de croisière. On a donc imaginé un modèle économique complètement révolutionnaire. Nous ne proposons pas d'acheter des terres, contrairement aux américains ou aux chinois.
En revanche, nous proposons de nous associer avec des agriculteurs. Eux, apportent leur terre, leur travail, leurs efforts. Et nous, nous finançons les investissements et portons la dette. Cela évite aux paysans de prendre des risques, tout en leur permettant de diversifier leurs revenus. Nous apportons aussi l'agronomie -puisque l'Inra est à notre capital-, le machinisme agricole -puisque nous sommes concessionnaires de machines agricoles- et aussi les débouchés commerciaux.
Donc finalement, le paysan peut se consacrer à sa terre et à son métier. Et nous nous occupons du reste. En fait, on monte une boîte, ensemble, avec chaque agriculteur
Quelles sont vos ambitions, en terme de surface ?
Nous imaginons planter 2.000 hectares en Occitanie, en Provence et en Corse : 80 vergers de 25 hectares, à taille humaine. Ça permet d'avoir une très bonne rentabilité. Dans les Pyrénées-Orientales, nous espérons planter plusieurs centaines d'hectares. Le département est parfaitement adapté à la culture de l'amande. Et puis il y a beaucoup de friches agricoles. Y planter des oliviers, cela permet aussi de lutter contre les incendies.
Quelles sont les conditions pour vous suivre dans l'aventure ?
Il faut que le terrain s'y prête. Et puis aussi, qu'on s'entende avec l'agriculteur. Car c'est une association pour 25 ans. On prend le temps de la discussion, nous poser, et trouver un accord. Nous avons beaucoup de candidatures, mais tout le monde n'est pas retenu.
Vous n'avez aucun doute au niveau des débouchés ?
Nous avons déjà les clients ! La grande distribution, l'industrie, les entreprises de la cosmétique, ils font tous la queue devant chez nous et nous proposent déjà des prix. On leur dit : "Laissez d'abord pousser les arbres !". Les prix sont évidemment deux à trois fois supérieurs au cours mondial. Pourquoi ? Parce beaucoup d'industries agroalimentaire ou cosmétique veulent désormais du "made in France".
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