Passer au contenu

Le média
de la vie locale

Publicité
Logo France Bleu

Avec un tiers des surfaces basques agricoles en forte pente, le syndicat ELB demande des aides spécifiques

Par

Le syndicat basque ELB et l'EHLG présentent un nouvel outil pour mesurer les pentes des surfaces agricoles. Grâce à cet outil, ils ont déterminé le surcoût pour les agriculteurs en fonction du pourcentage de pente et espèrent obtenir plus d'aides dans la prochaine PAC négociée en ce moment.

Retour du troupeau de brebis Manex Têtes Noires au cayolar de Lecharreguibela à Ahusquy au Pays Basque, juillet 2019. Retour du troupeau de brebis Manex Têtes Noires au cayolar de Lecharreguibela à Ahusquy au Pays Basque, juillet 2019.
Retour du troupeau de brebis Manex Têtes Noires au cayolar de Lecharreguibela à Ahusquy au Pays Basque, juillet 2019. © Radio France - Xexili Foix

Le syndicat agricole basque Euskal Laborarien Batasuna et la Chambre d'agriculture non-officielle du Pays basque, Euskal Herriko Laborantza Ganbara, présentent un nouvel outil pour mesurer les pentes. Cet outil développé par l'entreprise girondine Telespacio démontre qu'un tiers des surfaces agricoles basques déclarées à la PAC en 2014 présentent des pentes à plus de 25%. Des pentes forcément difficiles et coûteuses à entretenir. Un argument, selon l'ELB et l'EHLG, pour obtenir des aides spécifiques plus importantes alors que la prochaine PAC (politique agricole commune) est en discussion.

Publicité
Logo France Bleu

Cet outil de mesure permet à l'ELB de montrer les surcoûts liés aux pentes dans la récolte du foin et des fougères. François Mocho est membre de la commission Montagne du syndicat, il élève des brebis à Baigorry : "Je vois des collègues dans le Piémont faucher sept à dix hectares lorsque j'en fauche maximum deux ou trois parce que je suis en pente (à 35%), alors que j'y passe autant de temps qu'eux." A titre d'exemple, récolter du foin sur un hectare à 45% de pente coûte en moyenne 1200 euros de plus que sur une surface plane selon les estimations calculées à partir des données de l'outil pentes. Mais l'objectif n'est pas que financier assure Beñat Molimos, co-président d'Euskal Herriko Laborantza Ganbara, lui-même éleveur : "Si je fauche les fougères c'est que je veux faire de la litière pour les brebis et que ça m'évite d'acheter de la paille, c'est dans une idée d'autonomie. Mais aujourd'hui en montagne, ça coûte moins cher d'acheter sa paille en Espagne. 

Il faut que les aides soient incitatives pour pousser les gens à se réapproprier ce qui se faisait avant. - Beñat Molimos, co-président d'Euskal Herriko Laborantza Ganbara

Préserver le savoir-faire donc, mais également le paysage : "Je suis à Bunus, en moyenne altitude, poursuit Beñat Molimos_, et on voit de moins en moins les gens faire de la fougère et entretenir ces zones là. Quand on compare des photos d'il y a 20 ans et d'aujourd'hui, la végétation s'est resserrée. Or, ce qui pousse sur ces zones, ce sont des ronces..._ _On veut éviter que l'écobuage soit la seule solution__. D'autant que plus la végétation est dense, plus il y a de risques qu'il y ait des incendies incontrôlables_", ajoute le co-président de l'EHLG. L'ELB a déjà le soutien de la Nouvelle-Aquitaine qui a intégré la prise en compte des pentes dans les mesures qu'elle souhaite voir intégrées à la nouvelle PAC, reste à l'ELB de convaincre l'Etat de poursuivre le lobbying auprès de l'Union européenne.

Plusieurs types d'aides recherchées

Dans un premier temps, l'ELB espère obtenir de l'UE ce que le syndicat considère comme une aide agri-environnementale pour l'entretien des surfaces prairies et des fougeraies. Ensuite, Euskal Laborarien Batasuna aimerait des aides de la région à l'investissement pour le matériel spécifique montagne qui soient plus ciblées. Enfin, il existe déjà aujourd'hui une indemnité compensatoire de handicap naturel (une aide européenne mais donnée en fonction de zones définies par l'Etat). Or, cette ICHN est distribuée en fonction de zones - qui font déjà débat - comme Montagne  1, Montagne 2, etc. et non pas en fonction des pentes. Un agriculteur à 35% de pente en Montagne 1 touche donc la même somme qu'un agriculteur à 15% de pente dans la même zone. L'ELB et l'EHLG espèrent faire bouger ces critères avec ce nouvel outil de mesures.

Publicité
Logo France Bleu