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Bientôt moins de pesticides dans le sucre produit en Centre-Val-de-Loire ?
La première campagne de sucre de betteraves HVE, Haute Valeur Environnementale, vient d'être lancée en Centre-Val-de-Loire par le groupe sucrier Tereos. Cette certification, déjà accordée à quinze exploitants agricoles de la région, assure une utilisation minimale de produits chimiques.

Allons-nous bientôt pouvoir consommer du sucre local et plus respectueux de l'environnement ? C'est en tout cas la promesse faite ce mardi à Lumeau, en Eure-et-Loir, à l'occasion du lancement de la toute première campagne de sucre issu de betteraves HVE, Haute Valeur Environnementale. Une démarche qui vise à "valoriser les bonnes pratiques agricoles des exploitants" qui limitent l'utilisation d'engrais, d'eau ou encore d'électricité, souligne Pauline Hien, cheffe de projet au sein du groupe sucrier Tereos.
En Centre-Val-de-Loire, 420 hectares et quinze agriculteurs ont déjà cette certification, valable trois ans et renouvelable. L'objectif du ministère de l'Agriculture est d'arriver à 15 000 d'ici 2022 et 50 000 à l'horizon 2030. Parmi les certifiés de la première heure, Pascal Chenu, agriculteur à Lumeau. Il a obtenu sa certification il y a un an quasiment jour pour jour.
Un choc des cultures
Les yeux rivés sur un tas de betteraves fraîchement ramassées, Pascal Chenu est fier de sa toute première récolte à Haute Valeur Environnementale. "Elles sont ramassées aujourd'hui, elles seront traitées demain à la sucrerie et dans trois jours, le sucre sera fabriqué". Cet agriculteur de 57 ans a le sentiment du devoir accompli.
La betterave est ici une histoire de famille : cinquante hectares de culture, légués sur 3 générations. "Par rapport à mon père et mon grand-père, le gout n'a pas changé", plaisante Pascal Chenu, "en revanche les techniques ont énormément évolué", assure-t-il.
Le monde bouge, on essaie de le suivre ensemble.
Investir dans des méthodes alternatives
Cet agriculteur a eu une prise de conscience écologique. Il y a un an, il se rend compte que les consommateurs veulent une agriculture plus respectueuse de l'environnement et de la biodiversité et décide de se lancer dans le HVE. Pour répondre aux normes, il a drastiquement diminué les quantités de pesticides déversés dans ses champs afin qu'elles soient en-dessous de la moyenne régionale.
"On emploie des techniques alternatives grâce à des "OAD", des Outils d'aide à la décision. C'est-à-dire qu'on mesure l'impact de la météo ou des pucerons et en fonction de ça, on régule ou pas nos traitements. Parce qu'on ne va quand même pas laisser mourir notre culture dans les champs !" explique Pascal Chenu.
Pour y parvenir, il a dû acheter du matériel : des GPS, des stations météo et des rampes pour l'irrigation qui lui permettent de réduire de 10 à 15%" sa consommation d'eau. Mais tout cela a un coût, qu'il estime entre 5.000 et 20.000 euros par an. Il espère ainsi une rémunération à hauteur des "risques" qu'il prend. Ce sucre, fabriqué avec des betteraves HVE, doit être commercialisé en grande surface au printemps prochain. Son n'a pas encore été fixé.