Bourges : les agriculteurs de la FNSEA attentifs aux propositions des candidats aux régionales
On votera pour les régionales les 13 et 20 juin. D'ici là, les agriculteurs de la FNSEA ont bien l'intention d'interroger les candidats. Pour le syndicat agricole majoritaire, il est nécessaire que le conseil régional mette en place des aides à l'investissement agricole.
La FNSEA le rappelle : la région Centre Val de Loire ne capte que 3 % du FEADER attribué à la France (fonds européen agricole pour le développement rural.) Il est temps pour le principal syndicat agricole que le conseil régional rattrape le retard et mette en place des aides à l'investissement agricole afin de développer certaines filières et de préserver une certaine diversité de production. Contrairement à l'image d'Epinal, l'agriculture en région Centre, ce ne sont pas que les plaines céréalières de la Beauce. La FNSEA souhaite par exemple un engagement des candidats pour relancer l'élevage et cela passe par le développement de cultures de protéines pour nourrir les bovins afin de ne plus les exporter vers l'Italie pour leur engraissement : on engraisse seulement 30 % des bovins qui naissent dans la région : " On ne lâchera pas le morceau " avertit Florent Leprêtre, président de la FNSEA région Centre Val de Loire. " Nous demanderons un engagement des candidats aux régionales sur la production de protéines. On ne peut pas vouloir développer l'élevage sans un plan protéines. C'est très important pour les zones intermédiaires en région Centre. On a besoin d'avoir des nouvelles variétés. Que ce soit en pois, en féveroles, du lupin. Il faut développer la recherche et pourquoi pas un pôle d'excellence sur le développement de ces cultures en région Centre Val de Loire ? "
Développer également la méthanisation, les panneaux photovoltaïques sur les bâtiments agricoles, les réserves d'eau pluviales pour mieux aborder les étés caniculaires. Les dossiers ne manquent pas. Sans oublier les circuits courts. Franck Thivrier vend de la viande en caissettes sur son exploitation de Massay : " Cela peut encore progresser. On a sans arrêt des gens qui viennent à la ferme pour nous demander du lait, du fromage, ou même du blé pour ceux qui ont deux ou trois poules. Pour l'instant, on ne fait que la viande, mais ma fille qui devrait reprendre pourrait développer le lait en circuit court. " Mais cela demande aussi de l'investissement.
Franck vend la moitié de son lait à la filière " C'est qui le patron " qui lui garantit 8 centimes de plus par litre, mais les consommateurs ne sont pas tous prêts à payer un peu plus cher : " C'est qui le patron ? ne progresse plus en France " regrette Franck Thivrier. Les agriculteurs sont même obligés d'être vigilants sur la mise en rayon de ce lait " équitable" : " On passe régulièrement dans les magasins pour vérifier. S'il n'y en a pas en rayon, on va voir les réserves. S'il n'y en a pas non plus dans les réserves, autant vous dire qu'on n'est pas très content." Franck se rend ainsi régulièrement sur Vierzon pour vérifier que les grandes surfaces, toujours avides des prix les plus bas, ne boycottent pas ce lait plus respectueux des éleveurs.