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"Ça donne la chair de poule" : en Mayenne, les agriculteurs face au cancer de la prostate
Le cancer de la prostate pourrait être reconnu dans les prochains mois comme maladie professionnelle chez les agriculteurs. 40.000 dossiers sont en attente expliquait la semaine dernière le ministère de l'Agriculture. En Mayenne, la Ligue contre le Cancer part à la rencontre des exploitants.

C'est un cas qui fera certainement jurisprudence, et une grande victoire pour la Ligue contre le Cancer 53. La semaine dernière, le cancer de la prostate d'un agriculteur mayennais a été reconnu comme maladie professionnelle par la Mutualité Sociale Agricole. Le régime de protection sociale des exploitants a officiellement reconnu que son cancer était lié à l'utilisation d'insecticide.
En ce mois d'Octobre Rose, la Ligue contre le cancer de la Mayenne part donc à la rencontre des exploitants pour évoquer le sujet. D'après une étude de novembre 2020, réalisée par AgriCan, organisme partenaire de la MSA, les agriculteurs sont plus touchés que les autres professions par le cancer de la prostate. "On était déjà informés sur beaucoup de risques par rapport à tous les pesticides et les produits qu'on peut utiliser de différentes manières. On ne peut pas être insensible à tout ça. Ça donne un peu la chair de poule entre guillemets. Ça, ça ne nous laisse pas indifférent. Il faut faire attention à nous parce que je pense qu'aujourd'hui, on a les moyens de se protéger, mais on ne les utilise pas forcément", déclare Bruno Lochard, producteur de lait à Montjean.
Encore tabou
Le cancer de la prostate reste un sujet délicat à aborder dans le monde agricole. "Nous sommes un peu renfermés sur nous-mêmes, on ose pas aller voir le médecin. Nos journées sont chargées, on est de plus en plus déborder. On ne peut pas forcément quitter notre exploitation", estime Laurent Garnier, le président de la Coopérative d'Utilisation de Matériel Agricole du Loironnais (C.U.M.A).
De son côté, Nicolas Garot, agriculteur au Genest-Saint-Isle, regrette le manque de suivi médical des exploitants mayennais. "Les visites médicales sont presque inexistantes. Dans le monde ouvrier c'est une visite tous les ans. Nous en agriculture, si on ne va pas voir notre médecin généraliste, on ne le voit pas de l'année. On cotise à la MSA, donc il faudrait peut-être que l'on ait un bilan tous les trois ans", propose-t-il.
Pas de prise de sang, plutôt un toucher rectal
Aujourd'hui, la ligue contre le Cancer demande aux agriculteurs mayennais de ne pas faire de prise de sang pour le dépistage du cancer de la prostate. Le toucher rectal reste le plus efficace. Bernadette Perrot, la présidente de la Ligue contre le Cancer regrette aussi le manque d'information donnée aux exploitants sur la prise en charge des cancers. "Comme les hémopathies. On a beaucoup de cas de myélome, lymphome, ou leucémie chez les agriculteurs qui sont reconnus comme maladie professionnelle, mais ils ne le savent pas" explique-t-elle.
La semaine dernière, Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture, a plaidé en faveur de la reconnaissance comme maladie professionnelle du cancer de la prostate.
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