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Ce producteur de pommes expérimente l'agriculture régénératrice pour mieux gérer la sécheresse
Robert Cecchetti, producteur de pommes à Mudaison (Hérault), expérimente depuis 2017 des techniques d'agriculture régénératrice pour mieux gérer la ressource en eau.

Après un hiver très sec, la sécheresse s'est fait sentir historiquement tôt dans l'Hérault . Pour protéger sa production et économiser l'eau tant que possible, Robert Cecchetti, producteur de pommes à Mudaison (Hérault), a adapté toute son exploitation ces six dernières années.
Vous expérimentez l'agriculture régénératrice. Qu'est-ce que c'est ?
C'est une réflexion sur les couverts végétaux sur le sol, et sur la qualité et la variété de ce couvert végétal. Traditionnellement, sur un verger de pommiers, on enherbait avec une ou deux espèces de graminées, avec l'objectif d'éviter l'érosion, mais on travaillait peu sur l'amélioration de la qualité du sol. Là, on essaye d'améliorer la qualité du sol en amenant énormément de matière organique. Avec ces couverts, on a une de fracturation du sol avec des plantes qui ont des grosses racines, pour que le sol soit plus aéré, moins tassé. Ils vont aussi amener des fleurs, qui vont nourrir des insectes, qui vont amener de la biodiversité. On ne prend plus le sol comme un support d'une culture, mais comme un élément un majeur de la culture.
Qu'est-ce que ces techniques permettent, en termes de ressources en eau ?
Ces techniques, elles vont améliorer la réserve utile du sol. C'est la capacité du sol à stocker l'eau. Le sol, c'est un peu comme une éponge. L'idée, c'est que l'éponge puisse garder le maximum d'eau, quand il y en a. Plus le sol est capable de stocker l'eau de pluie, moins on a besoin d'amener de l'eau en supplément.
Il y a aussi des outils techniques ?
On a un système de sondes dans les sols qui mesure en continu l'humidité. Ça nous permet de connaître les besoins des arbres, donc d'amener la quantité d'eau nécessaire au moment nécessaire. On est aussi passé à un système d'irrigation par goutte-à-goutte, c'est-à-dire qu'on amène de l'eau uniquement au pied des arbres. Ça a permis de réduire les volumes d'eau de 30 à 40 % sur une année, c'est conséquent.
Cette année, on a eu un hiver très sec. Vous l'avez senti sur votre culture ?
On l'a senti puisqu'on a commencé l'irrigation beaucoup plus tôt que d'habitude. Alors que normalement, on a des pluies tout l'hiver et on part sur un sol déjà saturé en eau. On a commencé à arroser pratiquement un mois avant une année normale. Après, on a la chance d'avoir le canal du Bas-Rhône, qui est une ressource en eau relativement sécurisée en termes de volume. Mais on sent qu'il y a un peu des concurrents sur les usages de l'eau : l'agriculture, l'industrie, la population.
Vous avez entamé cette transition avec Danone, l'un de vos clients. Est ce que vous auriez entamé cette transition si Danone n'avait pas été derrière ?
Avec Danone, on a un partenariat sur du long terme, on a un prix fixé à l'avance. En tant que producteur, ça nous permet aussi de prendre des risques un peu plus sereinement que si on assumait 100 % des risques. Les risques sont partagés. Souvent, on est pressé par la contrainte financière. Ça veut dire qu'il faut aller vite, toujours investir. Là, j'ai une visibilité qui me sécurise dans mes investissements, dans ma manière de travailler. Ça nous redonne aussi une vision positive de notre métier. Ça permet de valoriser les efforts qui sont faits. On est souvent vu comme un problème et pas comme une solution.
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