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Plan de résilience : "Des annonces ont été faites pour les agriculteurs, mais on n'a pas le mode d'emploi"
Une semaine après la présentation du plan de résilience par le gouvernement, la chambre d'agriculture de la Dordogne demande son application à très court terme. "Il y a urgence parce que c'est aujourd'hui qu'on doit mettre en culture", explique son président, invité de France Bleu Périgord.

"Il y a des propositions faites par le gouvernement mais on n'a pas le mode d'emploi", déplore Jean-Philippe Granger, président de la chambre d'agriculture de la Dordogne, invité de France Bleu Périgord mercredi 23 mars. Face à la guerre en Ukraine et à l'explosion des prix des matières premières, le gouvernement a présenté le 16 mars son plan de résilience. L'État va débloquer 400 millions d'euros d'aides pour les agriculteurs, qui pourront aussi se faire rembourser certaines taxes en avance. "Il y a urgence parce que c'est aujourd'hui qu'on doit mettre en culture", presse Jean-Philippe Granger.
Le problème, selon le président de la chambre d'agriculture de la Dordogne, "c'est la trésorerie qui manque". "Pour les productions animales, aujourd'hui vous rentrez avec des coûts de production qui ne sont pas payés par le produit", détaille-t-il. "Donc les producteurs se posent des questions : est-ce que je continue à produire en perdant beaucoup d'argent ou bien est-ce que j'arrête de produire et je perds un peu moins d'argent ? Nous, on encourage à produire et on va chercher des solutions !" Selon lui, le problème est du même ordre pour les productions végétales : "Vos coûts de mise en culture vont doubler, vous allez récolter mais vous n'aurez la trésorerie qu'au mois de novembre !"
"Où sont passés les 50 centimes ?"
Toutes ces questions ont été évoquées lors d'une session de la chambre d'agriculture de la Dordogne, ce mardi, à Coulounieix-Chamieix. La hausse des prix des carburants continuent d'inquiéter les éleveurs périgourdins. "Pendant la crise de 2008, le prix du baril de pétrole était monté un peu plus haut qu'actuellement et ça n'avait pas dépassé 1,50 euros à la pompe", se souvient Jean-Philippe Granger. "Alors que là, on a dépassé les 2 euros ! La question qu'on se pose, à la chambre, c'est où sont passés ces 50 centimes ?"
Le président de la chambre se dit cependant conscient que ces hausses ont aussi un fort impact sur le pouvoir d'achat des Français. "Demain, la priorité, c'est de remplir le plein de la voiture plutôt qu'acheter des fraises ou du foie gras", reconnait-il. "On a conscience de ce risque..."