Clermont-Ferrand : fin de la partie pour les betteraviers de Limagne et Allier
La dernière campagne sucrière à la cristallerie de Bourdon, enterre 180 ans de production betteravière en Limagne. Avec l'énergie du désespoir, environ 200 planteurs se sont retrouvés ce jeudi à l'usine d'Aulnat pour signer la fin de leur coopération avec Cristal Union.

Fin de la partie pour les betteraviers de Limagne et d'Allier. Ce jeudi 30 janvier, 200 à 250 agriculteurs se sont rendus à la Cristallerie de Bourdon pour remettre une lettre marquant la fin de leur collaboration avec Cristal Union.
Le collectif qui s'était constitué en avril pour demander des comptes à la direction du groupe et une meilleure indemnisation a du se rendre à l'évidence, le pot de fer a gagné sur le pot de terre et ils sont maintenant contraints d'accepter les conditions du sucrier. C'est à dire une indemnisation de 1000 euros par hectare et la sortie du capital sans recours possible. Et c'est la mort dans l'âme que les planteurs abandonnent la partie.
Ils se sentent trahis, humiliés par leur coopérative. "C'est un assassinat" explique ce planteur de Gannat, "Je me sens trahis par notre coopérative." Les mots sont durs. A la hauteur de la brutalité de la situation. "Finalement, nous venons apporter, notre acte de décès de coopérateur" commente ce jeune agriculteur de Limagne. "Où sont les fondamentaux de la coopérative ? Cristal Union s'assoit sur toutes les valeurs qui nous unis : égalité, mutualisation, solidarité".
Régis Chaucheprat, président du syndicat betteraviers Limagne ne comprend pas l'attitude de la coopérative. "Les trésoreries des exploitations sont complètement exsangues. Les gens sont dans la détresse et c'est justement ce moment là que la coopérative choisit de nous laisser. Les agriculteurs se sentent trahis et humiliés."
Chaque planteur doit prendre sa propre décision. Soit sortir du capital et accepter l'indemnisation de 1000 euros, ou encore de continuer la betterave pour une autre cristallerie du groupe, mais dans ce cas ils devront payer les frais de transport. Certains planteurs ne sont pas venus ce jeudi déposer leur lettre, ils ne sont pas encore prêts à enterrer la production de betteraves sucrières.