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Comprendre la crise agricole : la filière bovine
Surproduction mondiale de lait, hausse des charges, baisse de la consommation de la viande de bœuf… Les éleveurs bovins ont fait part de leur détresse en 2015 face aux nouvelles difficultés traversées par une filière déjà fragilisée.

Une surproduction massive
L’année 2015 a été particulièrement difficile pour les producteurs laitiers. La fin des quotas, fixés par l’Union européenne pour limiter la production et stabiliser le cours du lait, fin avril 2015, a engendré un phénomène mondial de surproduction.
Phénomène d’autant plus important que la Chine a brusquement diminué ses importations et que l’embargo imposé par la Russie à la France pour raisons diplomatiques a conduit d’autres producteurs européens à la concurrencer pour approvisionner le marché russe en lait. Un contexte qui a généré une baisse momentanée du prix du lait.
Des marges redistribuées inéquitablement
Au-delà de cet élément de contexte, un déséquilibre de fond persiste entre les éleveurs laitiers et le reste de la filière. En 2001, le litre de lait se vendait en grande surface 0,56 euros (en moyenne). En 2015, ce prix se situe à 0,74 euros (moyenne sur les huit premiers mois de l’année), soit une augmentation de 25%. Pourtant, la rémunération des producteurs est sensiblement identique à celle de 2001. Cette hausse a donc davantage profité aux transformateurs et aux distributeurs qu’aux agriculteurs.
Une consommation en baisse
Les producteurs de viande de bœuf sont confrontés à une baisse de la consommation. Selon l’organisme statistique du ministère de l’Agriculture, la viande au détail est devenue trop chère pour une partie des consommateurs français, qui se rabattent sur la viande hachée fraîche, vendue à un prix plus abordable. Une transition des modes de consommation qui se répercute sur le chiffre d'affaires des éleveurs.
Des coûts de production trop élevés
Au-delà d’une baisse de consommation des morceaux les plus nobles, les producteurs de viande sont confrontés à un problème plus structurel. Pour les éleveurs bovins, la crise ne provient pas tant des prix, qui sont en hausse dans les étalages, que de la redistribution des bénéfices. Après plusieurs années de hausse, les marges des éleveurs sont de nouveau reparties à la baisse en 2014 et 2015, alors que celles des transformateurs et des distributeurs ont toutes les deux augmenté. C'est notamment ce qui a entraîné les éleveurs à se joindre aux manifestations agricoles l'été 2015.
La situation est d’autant plus critique que les éleveurs ne parviennent plus à assumer leurs coûts de production. Les producteurs bovins ont vu leurs charges d'exploitation s’accroître entre 2002 et 2014 (alimentation et fourrage pour les animaux, frais de vétérinaire...) alors que le bénéfice a peu à peu diminué. Cette tension financière a d’autant plus été aggravée par les investissements nécessaires ces dernières années, pour se soumettre aux normes sanitaires, mais également tenter de rester compétitifs. Des charges financières supplémentaires à cause desquelles les éleveurs, à cours de trésorerie, ne peuvent plus assurer la viabilité de leurs exploitations.
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